La rose et la tulipe, car­net de voyage à Istan­bul 15 : Sur la rive asia­tique, Üskü­dar, Kuz­gun­cuk et la Yeni Valide Camii…

La rose et la tulipe, car­net de voyage à Istan­bul 15 : Sur la rive asia­tique, Üskü­dar, Kuz­gun­cuk et la Yeni Valide Camii…

Épi­sode pré­cé­dent : La rose et la tulipe, car­net de voyage à Istan­bul 14 : sur les quais d’Eminönü, Yeni Camii, Sir­ke­ci, Mısır Çarşısı

Istanbul - avril 2012 - jour 6 - 052 - Üsküdar - Kuzguncuk - café turc

Café turc et lokoum en ter­rasse, sous le soleil de Kuzguncuk

Rien de plus facile que d’al­ler en Asie. A Eminönü, trou­vez le quai où l’on voit écrit en gros Üskü­dar, met­tez deux pièces d’une lire turque dans le jeton­ma­tik, pas­sez le tour­ni­quet et… embar­quez. A quelques enca­blures de cette rive se trouve l’A­sie, celle qu’on appe­lait autre­fois Mineure… Une immense pénin­sule qui s’en­gouffre jus­qu’à l’I­ran. Sur cette rive, qui à l’ar­ri­vée sur le quai d’Üskü­dar semble bruyante, touf­fue, ramas­sée, l’air n’est pas le même qu’en face. (more…)

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Fische der Süd­see (Jour­nal des Museum Godeffroy)‎

Le Museum Godef­froy, autre­fois ins­tal­lé à Ham­bourg entre 1861 et 1876, était une petite entre­prise fami­liale née du com­merce avec l’A­mé­rique cen­trale, les Caraïbes et plus tard l’A­mé­rique du Sud. D’o­ri­gine fran­çaise, les Rochel­lois hugue­nots de la famille Godef­froy se sont ins­tal­lés en Alle­magne au bord de la mer, suite à la révo­ca­tion de l’Édit de Nantes et ont consti­tué une flotte qui attein­dra vite 27 bateaux. Le sieur Johann Cesar IV Godef­froy deman­dait à ses capi­taines de vais­seaux de rame­ner de cha­cun de ses voyages tout ce qui pou­vait consti­tuer la base d’une connais­sance en his­toire natu­relle et eth­no­lo­gique. La somme des objets rame­nés ser­vit en 1876 à sol­der les comptes de l’en­tre­prise lors de la ban­que­route de celle-ci et les col­lec­tions furent épar­pillées entre plu­sieurs musées alle­mands. Il en reste aujourd’­hui ce fameux Jour­nal des Museum Godef­froy, riche de table d’illus­tra­tions des­si­nées par les frères Sem­per ou l’ex­plo­ra­teur Andrew Gar­rett, dont voi­ci 86 planches super­be­ment illus­trées, colo­rées, autour des pois­sons des mers du sud. Les planches ont été regrou­pées dans une gale­rie visible en cli­quant sur ce lien, accom­pa­gnée par Por­ti­co Quar­tet, avec le mor­ceau Knee-Deep In The North Sea.
Un peu plus tard, seront regrou­pées ici les planches d’illus­tra­tion des six tomes com­pi­lant les actes du Museum.

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Icones rerum natu­ra­lium, ou figures enlu­mi­nées d’his­toire natu­relle du Nord [Petrus Asca­nius — 1723–1803]

Petrus (ou Peder) Asca­nius est un zoo­lo­giste nor­vé­gien de l’é­poque de Carl von Lin­né. Il par­cou­rut les côtes de son pays pour en rame­ner un inven­taire illus­tré en cinq cahiers de la faune et de la flore des fjords sous le titre Icones rerum natu­ra­lium ou figures enlu­mi­nées d’his­toire natu­relle du Nord (Copen­hague, 1805), dis­po­nible à la consul­ta­tion et au télé­char­ge­ment sur Google Books. Un vieux livre joli­ment relié et par­fai­te­ment conser­vé, illus­tré de gra­vures aux cou­leurs res­plen­dis­santes. (more…)

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Dans le port de Hong-Kong avec Kessel

[audio:grieved.xol]

En 1957, Joseph Kes­sel se rend à Hong-Kong pour témoi­gner de ce qu’est cette ville concen­trée sur une coin de roche et qui devien­dra l’i­cône du tra­fic d’o­pium et du jeu, ville mys­tère et ville fan­tôme, ville au rythme infer­nal, orien­tale jus­qu’au bout des ongles trans­for­mée par l’Oc­ci­dent en avant-poste du vice et du vide, rem­plis­sant ses rues étroites de ban­deaux publi­ci­taires et de lumières et les arrières cours de pros­ti­tuées et de dro­gués. Tou­te­fois, mal­gré la honte de sur­face, arrive à trans­pa­raître le goût suave de l’é­va­sion dans cette méga­pole per­chée sur un bout de rocher plon­geant à pic. On s’i­ma­gi­ne­rait bien comme Kes­sel arri­ver à Hong-Kong par la mer, dans les odeurs de die­sel et de pois­son pour­ris­sant cher­cher un marin de Gibral­tar ou une jeune femme qu’on aurait aimé autrefois…

Tous les voi­liers sont beaux et tous ils portent l’une des plus vieilles chi­mères de l’homme dans leur grée­ment ailé. Mais les barques des mers de Chine, parce qu’elles n’ont pas chan­gé de des­sin depuis des siècles, que leur châ­teau arrière s’é­lève sur l’eau comme une gueule de dra­gon, que leur arma­ture est faite de bam­bous, que leurs voiles ont la forme et la cou­leur d’é­normes feuilles rousses, aux ner­vures déli­cates, que dres­sées, incli­nées ou cou­chées elles décorent leurs mâts de fron­dai­sons mira­cu­leuses, et que sou­vent, rapié­cées, déchi­rées, elles laissent pas­ser à tra­vers leur flot­tante ten­ture le feu du soleil et l’a­zur du ciel, que leur équi­page est fait d’hommes ou de femmes aux yeux bri­dés et secrets — ces barques des mers de Chine dépas­sant toutes les autres en mythe de pou­voir et d’évasion.
Ain­si à tra­vers les paque­bots, les canots, les car­gos, les vedettes, les trans­bor­deurs mas­sifs, les vagues, les brises et les jonques, le fer­ry approche de Hong-Kong.
La foule qu’il porte se met en mou­ve­ment. Sur le quai bougent et crient d’autres foules. Les rues qui gra­vissent le roc abrupt sur lequel est bâtie la ville ne sont qu’un four­mille­ment humain. Des files de voi­tures passent sur les quais. Les grues élèvent et baissent leurs énormes bras de fer. Les rick­shaws galopent. Les che­nilles du funi­cu­laire grimpent vers les cimes. Les édi­fices eux-mêmes semblent remuer. Au-des­sus de la cité fré­missent jus­qu’aux faîtes les fleurs et les arbres. Et les nuages légers comme des pétales et des flo­cons, les brumes de mer trans­pa­rentes comme une buée, s’ar­rêtent un ins­tant contre les flancs de l’île et glissent non­cha­lam­ment à leur surface.

Joseph Kes­sel, Hong-Kong et Macao. 1957
Folio Gal­li­mard, col­lec­tion voyages, pp. 33–34

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La Veules à Veules-les-Roses

On appelle fleuve tout cours d’eau qui se jette dans la mer ou l’o­céan, or, en France, on est loin de n’a­voir que cinq grands fleuves et on oublie sou­vent que la liste est plu­tôt longue…
En exa­mi­nant le tableau, on se rend compte avec stu­pé­fac­tion que le plus petit fleuve de France a une lon­gueur de très exac­te­ment… 1 195 mètres. La Veules arrose le petit bourg de Veules-les-Roses et tire son nom de Wel­las (1025. Plu­riel vieil anglais de wel­la / wiel­la source, fon­taine, cours d’eau comme les Wells d’Angleterre).

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