Une année comme une étoile, les traces de pas dans la neige

A l’heure du matin où j’ouvre d’or­di­naire les yeux, il n’y avait cette fois-ci que les ténèbres froides, l’es­prit embru­mé par les vapeurs de l’ombre. Au dehors déjà, la nuit conti­nuait de tom­ber fine­ment comme des pous­sières pous­sées par le vent et je n’ar­ri­vais tou­jours pas à me sor­tir du sommeil.
Dehors, il nei­geait encore comme au pre­mier matin. La neige est comme un écrin sur une ville qui mérite par­fois de revê­tir ses plus beaux atours, un pur moment de grâce, ce qui par essence ne sera jamais per­ma­nent. Bien sûr pour voir ceci, il ne faut pas avoir per­du sa naï­ve­té, avoir su gar­der son cœur pur. Gar­der son cœur pur…
Au len­de­main soir du len­de­main, le ciel avait bleui, exha­lant de sa nuit gla­ciale les cou­leurs d’une gar­ni­son d’étoiles.
Au matin du len­de­main, le ciel avait rosi de nuées grises crê­tées de taches jaunes du reflet du soleil et au len­de­main de ce matin, le ciel avait repris des cou­leurs de marbre cipo­lin.
L’an­née a pas­sé comme une étoile, une étoile noire et néfaste, une année de déchi­re­ments. Je ne vou­lais pas lais­ser de traces et pour­tant, les traces de pas dans la neige qui mènent jus­qu’à la pierre sont les miennes.

Lampe marocaine sous la neige

Que cette année se ter­mine enfin, que je passe à autre chose.

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