Tou­jours c’est quelque temple enfoui dans les sables jus­qu’aux épaules et qu’on voit en par­tie, comme un vieux sque­lette déter­ré. Des dieux à tête de cro­co­dile et d’i­bis sont peints sur la muraille blan­chie par les fientes des oiseaux de proie qui nichent entre les inter­valles des pierres. Nous nous pro­me­nons entre les colonnes. Avec nos bâtons de pal­mier et nos son­ge­ries, nous remuons toute cette pous­sière. Nous  regar­dons à tra­vers les brèches des temples le ciel qui cas­se­pète de bleu. Le Nil cou­lant à pleins bords ser­pente au milieu du désert, ayant une frange de ver­dure à chaque rive. C’est toute l’Égypte.

Gus­tave Flau­bert, in Cor­res­pon­dance

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