Toujours c’est quelque temple enfoui dans les sables jusqu’aux épaules et qu’on voit en partie, comme un vieux squelette déterré. Des dieux à tête de crocodile et d’ibis sont peints sur la muraille blanchie par les fientes des oiseaux de proie qui nichent entre les intervalles des pierres. Nous nous promenons entre les colonnes. Avec nos bâtons de palmier et nos songeries, nous remuons toute cette poussière. Nous regardons à travers les brèches des temples le ciel qui cassepète de bleu. Le Nil coulant à pleins bords serpente au milieu du désert, ayant une frange de verdure à chaque rive. C’est toute l’Égypte.
Gustave Flaubert, in Correspondance
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ah Gustave, inimitable ! il faut lire sa correspondance, il est drôle, touchant, énervé, amoureux…
Et un peu grivois non ?
je crois que ça pouvait lui arriver, oui (c’était un homme, après tout)
Les hommes ne sont pas grivois de nature, seulement quand ils ont trop bu…