Com­ment racon­ter une semaine d’er­rance dans une ville incon­nue, loin­taine, assise entre deux conti­nents et répar­tie sur trois rives reliées entre elles par de rares ponts et d’in­nom­brables coques de noix bran­lantes, par­se­mée de plus de deux mille huit cent mos­quées, foi­son­nante, bruyante, odo­rante, char­meuse et toni­truante, sans en reve­nir un peu mar­qué et sur­tout en étant presque cer­tain de ne pou­voir en rendre l’es­prit au tra­vers des mots et des pho­tos ? Quelque chose s’est joué pen­dant cette semaine, un ter­rible sen­ti­ment de tris­tesse et d’a­ban­don au moment de par­tir, et l’im­pres­sion d’a­voir été tatoué dans la chair comme dans la mémoire. Com­ment le racon­ter sans en tra­hir l’âme ? Com­ment ras­sem­bler, comme lais­ser infu­ser, com­ment dire les mots ? Iti­né­raire d’une ren­contre, à l’a­bri des tou­ristes et en marge des che­mins à emprun­ter et des lieux à voir, en face à face avec des Stam­bou­liotes enjô­leurs, cha­leu­reux sans être exu­bé­rants, débon­naires et tel­le­ment vivants, tout sim­ple­ment, en plu­sieurs épi­sodes, il y a tel­le­ment de choses à en dire…
Et puis aus­si, il va fal­loir son­ger à la suite, à la pro­chaine étape, au retour sur les lieux, à l’ex­plo­ra­tion, au temps à pas­ser avec ces gens qui savent par­ler à l’ap­pren­ti voya­geur que je suis.
Cartes pos­tales d’Is­tan­bul, encore à écrire…

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