Une nuit sur le Mont Chauve (Ночь на лысой горе) est cer­tai­ne­ment le chef d’œuvre de Modeste Mous­sorg­ski. Le com­po­si­teur, mort alcoo­lique, rui­né et soli­taire avait là, avec les Tableaux d’une expo­si­tion, joué son va-tout. Com­po­sé comme un poème en s’ins­pi­rant d’une nou­velle de Nico­las Gogol, Nuit de la Saint-Jean sur le mont Chauve (in Les soi­rées du hameau), cette pièce porte en elle une dimen­sion dra­ma­tique hal­lu­ci­nante. En quelques douze minutes, sont évo­quées suc­ces­si­ve­ment l’ap­pa­ri­tion d’es­prits des croyances païennes russes, des ado­ra­tions sus­pectes, le sab­bat des sor­cières et le retour au jour au son de la cloche du vil­lage. Une pièce sévère, majes­tueuse qui révèle à la fois l’âpreté de l’âme russe et sa grandeur.
La ver­sion la plus jouée est celle que le com­po­si­teur Niko­laï Andreïe­vitch Rim­ski-Kor­sa­kov a réor­ches­tré en 1908. Cer­tains auront décou­vert ce mor­ceau grâce au Fan­ta­sia de Walt Dis­ney, mais dans mon cas c’est sur la bande ori­gi­nale du film Satur­day Night Fever, où la reprise dis­co n’est pas sans charme…

[audio:chauve.xol]

Tags de cet article: ,