Entraî­nante, enivrante à l’ex­trême, la musique sou­fie dont les rythmes lan­ci­nants par­viennent à che­viller l’é­mo­tion au corps, est une musique variée, dont l’aire d’ex­pan­sion s’é­tend de la Tur­quie au Pakis­tan. Du Qaw­wa­lî de la Chi­sh­tiyya (Inde et Pakis­tan) au Sama’ des Mev­le­vis (Tur­quie) en pas­sant par le Sûfyâ­na kâlam (Iran) et le Cem des Ale­vis (Tur­quie) jus­qu’au Mugham d’A­sie Cen­trale, la par­ti­cu­la­ri­té de cette musique est son ins­crip­tion dans un rituel reli­gieux dont la transe est le moyen prin­ci­pal de connaître l’ex­tase. La musique est une quête de spi­ri­tua­li­té pro­fonde qui passe par des expé­riences col­lec­tives. Le dikr (évo­ca­tion) consis­tant à répé­ter sans cesse le nom de Dieu (ou d’Al­lah) est le prin­cipe de base de cette reli­gion à part dans l’Is­lam. En effet, si le sou­fisme est rat­ta­ché à la sphère d’in­fluence de l’Is­lam, elle est consi­dé­ré par la com­mu­nau­té musul­mane comme une croyance pré-isla­mique, voire païenne. Dans le mev­le­visme (mou­ve­ment ins­pi­ré par Dja­lâl ad-Dîn Rûmî et aux­quels sont rat­ta­chés les der­viches tour­neurs), le cœur de la croyance est l’a­mour spi­ri­tuel por­té à son paroxysme ; c’est la rai­son pour laquelle on appelle sou­vent le sou­fisme « reli­gion de l’a­mour ». Retrou­vez de nom­breux artistes de la musique sou­fie sur thesufi.com.

Ecstasy of God

Céré­mo­nie du Sama’ mev­le­vi des der­viches tour­neurs (der­viş)
Pho­to © Emma­nuele Contini

Pho­to d’en-tête © Vla­di­mer Shioshvili

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