Aver­tis­se­ment: billet à haute teneur en mots rares et pré­cieux, sau­vés de l’oubli.

  1. 1er volet
  2. 2nd volet
  3. 3ème volet
  4. 4ème volet
  5. 5ème volet
  6. 6ème volet
  7. 7ème volet
  8. 8ème volet
  9. 9ème volet
  10. 10ème volet

Cogno­men

Le cogno­men (au plu­riel cogno­mi­na) est le sur­nom d’un Romain de l’antiquité. Après le pré­nom et le nom de famille (gen­ti­lice), il consti­tuait géné­ra­le­ment le troi­sième nom du tria nomi­na tra­di­tion­nel du citoyen romain. L’usage du cogno­men appa­raît dans l’épi­gra­phie latine à la fin du IVe siècle av. J.-C., avec P. Cor­ne­lius Sca­pu­la, mais il se limite à l’aristocratie, où il devint d’un usage héré­di­taire, comme le pré­nom qui pas­sait de père en fils ainé, ce qui engen­dra la répé­ti­ti­vi­té des tria nomi­na d’une géné­ra­tion à l’autre. On se mit à ajou­ter un second sur­nom pour dis­tin­guer les individus.

Denier de Cara­cal­la, Rome, 200 ap. J.-C.

Curule (Siège)

Le siège Curule (sel­la curu­lis) est un sym­bole du pou­voir en Rome antique, sur lequel pou­vaient s’as­seoir les magis­trats et pro­ma­gis­trats romains pos­sé­dant l’impe­rium, ce qui inclut les consuls, les dic­ta­teurs, les maîtres de cava­le­rie, pré­teurs, édiles curules. Si Jules César a été auto­ri­sé à s’as­seoir sur un siège curule fait d’or, il était tra­di­tion­nel­le­ment fait d’i­voire, avec les pieds incur­vés for­mant un X large sans dos­sier ni acco­toirs. Le siège pou­vait être plié et transporté.

Relief funé­raire repré­sen­tant une chaise curule. Marbre, œuvre romaine, 50 av. J.-C.-50 ap. J.-C. Pro­ve­nance : Torre Gaia, Via Casi­li­na, Rome.

Exa­men d’un malade, extrait de ‘Liber nota­bi­lium Phi­lip­pi Sep­ti­mi, fran­co­rum regis, a libris Galie­ni extrac­tus’, par Guy de Pavia, 1345 (vel­lum) Ecole ita­lienne, Musée Condé, Chan­tilly, France

Fla­mine

Les fla­mines (sin­gu­lier fla­men en latin) sont des prêtres romains voués au culte d’un seul dieu. Ils sont au nombre de 15, 3 fla­mines majeurs et 12 fla­mines mineurs, choi­sis pour cer­tains par le grand pon­tife, élus par la plèbe pour d’autres. Ils vouent alors leur vie à un dieu par­ti­cu­lier. Les fla­mines por­taient l’apex, un bon­net conique en cuir blanc. Ils jouis­saient d’un grand pres­tige mais, en retour, ils étaient l’ob­jet de nom­breux inter­dits très contraignants.Les fla­mines conser­vaient chez eux la flamme sacrée, sym­bole de leur fonction.

Gyro­vague

Le gyro­vague (du latin ancien gyrus, « cercle », et vagus, « vaga­bond ») était un moine vivant seul, dans l’errance et pas­sant de monas­tère en monas­tère, sans être membre d’aucun. Le concile de Chal­cé­doine (451) inter­dit ce genre de vie monas­tique. Il n’existe plus aujourd’­hui dans l’église catho­lique. Dans le chris­tia­nisme des pre­miers siècles ceux qui fuyaient le monde à la recherche de Dieu, se met­taient à l’é­coute d’un maître spi­ri­tuel, géné­ra­le­ment un ermite reti­ré dans le désert (Antoine le grand et les Pères du désert). Ils res­taient libres, et pas­saient d’un maître à l’autre au fur et à mesure de leur pro­grès spi­ri­tuel. Ce type de vie ascé­tique était assez com­mun dans l’an­cienne Syrie, la Méso­po­ta­mie et l’É­gypte. Lorsque les pre­mières com­mu­nau­tés monas­tiques furent créées (avec Pacôme, au milieu du IVe siècle), cette même pra­tique conti­nua : cer­tains moines, appe­lés les gyro­vagues, pas­saient d’un monas­tère à l’autre. Rien ne les en empê­chait. Cer­tains ne res­taient que quelques jours en chaque monas­tère avant de reprendre leur errance.

Saint-Jean Chri­so­stome

Harus­pice

Un harus­pice ou arus­pice est un pra­ti­quant de l’harus­pi­cine (de l’étrusque haru, entrailles, et spi­cio, « je regarde », trans­crit par harus­pex en latin), un devin étrusque qui exa­mi­nait les entrailles d’un ani­mal sacri­fié pour en tirer des pré­sages quant à l’a­ve­nir ou à une déci­sion à prendre. Les harus­pices d’Étru­rie se dis­tin­guaient du reste de la popu­la­tion par leur cos­tume : ils por­taient un man­teau court bor­dé de franges (simi­laire à la peau de la bête sacri­fiée) et non la toge étrusque (la teben­na), fer­mé par une fibule au niveau du cou, et un couvre-chef à large bord et au som­met poin­tu et sur­tout, ils por­taient leurs libri harus­pi­ci­ni et rituales (comme on le constate sur les sar­co­phages figu­rés des défunts harus­pices). Le foie de Pia­cen­za est un ves­tige étrusque en bronze qui ser­vait de modèle à l’hé­pa­to­lo­gie (syn: hépa­to­sco­pie, hépa­to­man­cie, exti­pi­cine ou splanch­no­man­cie), la divi­na­tion don­née par l’ha­rus­pice suite à l’exa­men des entrailles ani­males, en l’oc­cur­rence un foie de mou­ton. Il est conser­vé au Musée muni­ci­pal de Pia­cen­za dont le siège est au Palaz­zo Far­nese.

Miroir étrusque avec repré­sen­ta­tion du devin Cal­chas exa­mi­nant un foie. Ita­lie, Vul­ci, Ve siècle av. J.-C. Musée du Vatican.

Ono­mas­tique

L’ono­mas­tique (du grec ono­ma, nom) est la science qui étu­die les noms propres. En égyp­to­lo­gie, l’o­no­mas­tique est une science aus­si com­plexe qu’in­dis­pen­sable. En effet, elle per­met d’at­tri­buer un objet ou un monu­ment à telle ou telle per­sonne. Mais la tâche des égyp­to­logues est ren­due bien dif­fi­cile par la mul­ti­pli­ca­tion des titu­la­tures des pha­raons (cinq noms de couronnement !).

Qua­dru­pède fan­tas­tique sur une ligne de base. A l’exergue, croi­sette entre deux points. Cité de Jublains, Mayenne

Pyxide

La pyxis ou pyxide est un petit vase rond, à fond plat (par­fois poin­tu à l’époque géo­mé­trique, lorsque des trous per­met­taient de le sus­pendre), et géné­ra­le­ment doté d’un cou­vercle. Il sert de boî­tier ou de cof­fret à bijoux. Le Moyen Âge en a fait un cof­fret à hos­ties. La pyxide d’al-Mughi­ra est une boîte en ivoire taillée d’un seul bloc dans une défense d’é­lé­phant (le fond n’a donc pas été rap­por­té), réa­li­sée en al-anda­lus en 968 et actuel­le­ment conser­vée au musée du Louvre depuis 1898, date de son acqui­si­tion par le musée. Retrou­vée dans la ville cali­fale de Madi­nat al-Zah­ra, elle consti­tue un chef d’œuvre de l’art isla­mique de cette période, et à coup sûr l’un des joyaux du musée du Louvre, par son décor extrê­me­ment fin et détaillé.

Pyxide au nom d’al-Mughi­ra. Espagne, Madi­nat al-Zah­ra, 968 Ivoire d’é­lé­phant, décor sculp­té et gra­vé Dépar­te­ment des Arts de l’Is­lam, Musée du Louvre

Sicle

Le Sicle est un poids et une mon­naie uti­li­sés chez les anciens hébreux. Le she­kel ‘hadash (en hébreu : שקל חדש, c’est-à-dire le nou­veau she­kel, abré­gé ש“ח dans le lan­gage cou­rant), ou she­ka­lim au plu­riel (pro­non­cé shka­lim), est la mon­naie natio­nale de l’État d’Israël. Le she­kel est divi­sé en 100 ago­rot, plu­riel d’agorah, qui vient d’un mot Akka­dien (Méso­po­ta­mie) et signi­fie graine. Le she­kel fait réfé­rence, à l’origine, à une uni­té de poids et à une mon­naie uti­li­sée en Méso­po­ta­mie depuis le 3e mil­lé­naire av. J.-C. jusqu’au Ier siècle appe­lée aus­si she­kel ou sicle. Ce fut éga­le­ment l’unité de poids uti­li­sée par les Hébreux (il en est fait men­tion dans cer­tains pas­sages de la Bible et il est notam­ment uti­li­sé pour recen­ser le peuple dans le désert après la sor­tie d’Égypte). Le nom est lié éty­mo­lo­gi­que­ment au mith­qal, uni­té de poids arabe. Le she­kel biblique valait 6 grammes d’argent.

Sicles frap­pés en Lydie, à Sardes. 485–420.

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