Ce crucifix exposé dans l’ancien théâtre des Médicis de la Galerie des Offices est un tableau remarquable, remarquable par sa taille (250 cm de haut), et la richesse de son décor doré, mais aussi par les motifs peints pour évoquer la croix. On distingue huit scènes différentes de la Passion du Christ, comme par exemple la Flagellation ou Jésus devant le Sanhédrin qui est loin d’être le thème le plus commun de l’iconographie chrétienne. On remarquera également la finesse avec laquelle est peint le perizonium (pagne) du Christ et avec quelle complexité il est noué, mais surtout la technique du cloisonnage qui permet de séparer les couleurs par un trait épais, différente du reste du traitement avec lequel le corps du Christ est peint. Les stigmates sont représentés avec du sang coulant doucement des plaies (sauf pour le stigmate du flanc) et le visage peint avec une forte intensité dramatique, ce qui n’est pas forcément le cas avec les crucifix contemporains de celui-ci, généralement beaucoup plus sobres.
Détrempe sur bois — Galerie des Offices
250 x 200 cm — peint vers 1230–1250
c’est intéressant de voir que Jésus est représenté ici les pieds décroisés — peut-être pour mettre en évidence les stigmates, dont tu parles ?
et tu noteras aussi son déhanché 😉
En fait c’est très aléatoire dans les représentation du Christ de le trouver pieds croisés ou décroisés et ça correspond généralement à des modes de représentation différents. Ici, c’est un crucifix peint en Italie, mais qui fonctionne encore avec les canons byzantins. La mode byzantine, qui donnera lieu à la croix orthodoxe est de représenter la croix avec un petit panneau en bas de la croix (croix à huit pointes) car dans cette tradition, les pieds du Christ ne sont pas cloués ensemble. La branche inférieure de la croix est inclinée, la partie gauche (donc la droite en position subjective) est inclinée vers le haut (le ciel des repentis), l’autre vers le bas (l’enfer).
Pour le déhanché du Christ, tu n’as pas encore vu celui de Vouet !! 🙂
Merci pour ces précisions.