Abra­ham-Louis Bre­guet n’est pas qu’un simple hor­lo­ger, c’est éga­le­ment un phy­si­cien fran­çais de renom qui s’est illus­tré par la créa­tion des pen­dules sym­pa­thiques. Si le phy­si­cien qu’il était s’est fait de l’hor­lo­ge­rie une spé­cia­li­té, c’est à cause de sa pré­oc­cu­pa­tion tech­nique de pou­voir mesu­rer le temps d’une manière fiable et de mettre à dis­po­si­tion pour ses col­lègues des objets de haute tech­ni­ci­té. Il a par ailleurs par­ti­ci­pé au déve­lop­pe­ment d’un objet que tout le monde porte aujourd’hui ; la montre-bracelet.
Alors certes, ces pen­dules ont vrai­ment quelque chose qui les rend sym­pa­thiques, mais là n’est pas la ques­tion. Ces pen­dules sont dites sym­pa­thiques car elles fonc­tionnent en réa­li­té par couple. La pen­dule fonc­tionne de manière auto­nome mais sa par­ti­cu­la­ri­té consiste à acti­ver une tige tous les jours à minuit. La tige vient se ficher dans une montre logée dans son ber­ceau sur le des­sus de la pen­dule. Cette tige actionne le méca­nisme de la montre qui se remet à l’heure automatiquement.

Le méca­nisme de la montre com­pare alors son heure à celle de la pen­dule et ajuste la fré­quence de bat­te­ment de son balan­cier. Après quelques jours, cette fré­quence est cor­rec­te­ment ajus­tée. Ce méca­nisme consti­tue l’un des pre­miers sys­tèmes à rétro­ac­tion qui ait été éla­bo­ré. En effet, une erreur est mesu­rée et, de la gran­deur de cette erreur, le méca­nisme déduit la cor­rec­tion à appor­ter afin d’annuler la dite erreur. Dans ce cas pré­cis, la cor­rec­tion porte sur la vitesse et ce qui est mesu­ré est l’espace par­cou­ru. L’erreur de vitesse est donc inté­grée. Ain­si, aus­si petite qu’elle soit, son inté­grale ten­drait vers l’infini si la cor­rec­tion était insuf­fi­sante. (source Wiki­pe­dia)

De son vivant, Bre­guet ne fabri­que­ra que cinq hor­loges de ce type.
Les plus notables sont l’hor­loge fabri­quée pour le sul­tan Mah­mud II (1784–1839) et aujourd’­hui conser­vée au musée du Palais de Top­kapı à Istan­bul, celle du Duc d’Or­léans, la plus riche­ment déco­rée et éga­le­ment la pièce d’hor­lo­ge­rie la plus chère ven­due aux enchères (6,8 mil­lions de dol­lars, chez Sothe­by’s en décembre 2012) et enfin celle ven­due au roi des Fran­çais Louis-Phi­lippe Ier, le 23 août 1834, aujourd’­hui conser­vée au Mobi­lier Natio­nal. C’est à mon sens la plus belle pièce, par sa sobrié­té visuelle, ses lignes pures et son esthé­tique intem­po­relle, ain­si que par la finesse de la montre qui se fiche sur le berceau.

Pendule sympathique de Mahmut II - Abraham-Louis Bréguet - Musée de Topkapi - Istanbul

Pen­dule sym­pa­thique de Mah­mut II — Abra­ham-Louis Bré­guet — Musée de Top­ka­pi — Istanbul

Pendule sympathique - Abraham-Louis Bréguet - vendue à l'empereur français Louis-Philippe, le 23 août 1834 - Paris, Mobilier national -  Isabelle Bideau

Pen­dule sym­pa­thique — Abra­ham-Louis Bré­guet — ven­due au roi des Fran­çais Louis-Phi­lippe, le 23 août 1834 — Paris, Mobi­lier natio­nal — Isa­belle Bideau

Pendule Sympathique Breguet du Duc d’Orléans -Abraham-Louis Bréguet

Pen­dule Sym­pa­thique Bre­guet du Duc d’Or­léans ‑Abra­ham-Louis Bréguet

Pendule Sympathique Breguet du Duc d’Orléans (détail) - Abraham-Louis Bréguet

Pen­dule Sym­pa­thique Bre­guet du Duc d’Orléans (détail) — Abra­ham-Louis Bréguet

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