This is Cairo....This is my hometown.

Pho­to © Mar­wa Morgan

Tout nou­vel­le­ment sor­ti dans une petite col­lec­tion chez Arthaud, le livre de Gil­bert Sinoué, Les nuits du Caire, est un vrai grand bol d’air frais. Le nar­ra­teur, un Égyp­tien chré­tien né au Caire mais qui a pas­sé sa vie en France, revient en pleine révo­lu­tion pour retrou­ver la femme qu’il a aimé qua­rante ans aupa­ra­vant dans l’es­poir de refon­der quelque chose. Sur son che­min, ceux qui ont fait la révo­lu­tion, les foules en colère, les isla­mistes qui l’en­lèvent avant de se rendre compte qu’ils ont connu son propre père… Son par­cours jus­qu’à l’ap­par­te­ment de sa bien-aimée, Myriam, sera jon­ché des ombres de son pas­sé, dans un Caire bou­le­ver­sé où il ne recon­naît plus rien.
Alors au bout du che­min, il ne reste plus rien, à part les souvenirs…

Lorsque je l’a­per­çus, ce fut comme un jaillis­se­ment de lumière, l’é­cla­te­ment d’un soleil. A un souffle de moi. Ses parents l’accompagnaient.
Elle ne pou­vait être réelle ! Cette blan­cheur ! L’é­clat de ce teint ! Ces joues de lys et de roses. Ce cou d’al­bâtre. Che­veux noirs de jais, tres­sés dans le pou­droie­ment des nuits du Caire. Lèvres ser­ties dans le rubis et le corail. Et ses yeux. Ses yeux cou­leur opale comme la mer.
Elle ne pou­vait être réelle.
Elle l’é­tait pourtant.
Et je m’embarquai dans un rêve fou.

Gil­bert Sinoué, Les nuits du Caire
Arthaud, 2003

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