Masque taotie sur la couverte d'un ding en bronze de la dynastie Shang

Le masque tao­tie a cette par­ti­cu­la­ri­té de se confondre avec la déco­ra­tion de cer­tains types de réci­pients, notam­ment les ding, des tri­podes mas­sifs ori­gi­nel­le­ment en céra­mique mais géné­ra­le­ment en bronze cen­sés recueillir les offrandes et pla­cés à l’en­trée des temples, équi­pés de deux poi­gnées oppo­sées. La dis­cré­tion de ces déco­ra­tions per­met d’ap­por­ter une symé­trie douce et de creu­ser des figures en bas-relief, plus facile à figu­rer sur des objets en bronze. On retrouve la plu­part du temps ces motifs enchâs­sés au creux de spi­rales car­rées et de cro­chets enroulés.

Les masques tao­tie “glou­ton”, éga­le­ment connus sous le nom de masque ani­mal (shou mian wen), dérivent des vases antiques en bronze et sont com­po­sés de la face sty­li­sée d’un ani­mal ima­gi­naire, pou­vant mêler les traits d’animaux réels comme le boeuf, le mou­ton ou le tigre, avec ceux d’animaux fan­tas­tiques comme le dra­gon long ou kui.
Le nom tao tie vient du Lü Shi Chun Qiu (“Annales du royaume de Lü “Prin­temps et Automne”), dans les­quelles Lü Buwei men­tion­nait des ding de la dynas­tie Zhou “déco­rés de tao tie pos­sé­dant une tête mais pas de corps”. Le terme fut repris par les let­trés de la dynas­tie Song. C’est un motif très ancien, que l’on trou­vait déjà inci­sé ou gra­vé sur des pote­ries de la culture Langz­hu (XXX Ref livre rouge, p. 243).
Défi­ni­tion du site de la col­lec­tion Gran­di­dier du Musée Guimet.

Détail d’un masque tao­tie sur un ding de la dynas­tie Shang,
pho­to inté­grale (cli­quer sur l’i­mage) sur le site
du You­sef Jameel for isla­mic and asian art
de l’Ash­mo­lean Museum d’Oxford.

Détails d’un ding orné de masques tao­tie
sur la cou­verte et sur la base des jambes.

Ding à quatre pieds et décor de masque tao­tie sur les quatre faces
Tombe de Fu Hao

Jia à décor tao­tie

Tags de cet article: , , ,