Il est bien dans le carac­tère de Léo­nard de Vin­ci d’a­voir exa­mi­né avec minu­tie l’ac­tion du cœur et des artères sans être jamais venu à for­mu­ler une théo­rie de la cir­cu­la­tion du sang. Ce manus­crit est écrit avec une plume époin­tée sur un papier gris-bleu à gros grain, et les des­sins qui l’illus­trent ont un lais­ser-aller vou­lu, comme si Léo­nard eût renié la beau­té de ses pre­miers des­sins. Ce sera le style de presque tous ses der­niers des­sins. Cela n’est pas le fait d’une déca­dence phy­sique, puisque Léo­nard nous donne des exemples d’é­cri­ture soi­gnée à des dates ulté­rieures, mais expri­me­rait plu­tôt le pes­si­misme et le désen­chan­te­ment de la vieillesse, qui dédaigne toute beau­té pure­ment maté­rielle, fût-elle la dex­té­ri­té d’un trait ou le tour gra­cieux d’un vers.

Ken­neth Clark, Léo­nard de Vin­ci, 1939

Leo­nar­do da Vin­ci — des­sins ana­to­miques du cœur — Wind­sor Castle, Royal Libra­ry — RL. 19073

Leo­nar­do da Vin­ci — des­sins ana­to­miques du cou — Wind­sor Castle, Royal Libra­ry — RL. 19075

Tags de cet article: , , ,