De la dynas­tie des Shang 商朝 (ou Yin) s’é­ten­dant du XVIIIè au XIè siècle avant Jésus-Christ nous est par­ve­nue cette tigresse, carac­té­ris­tique de l’âge du bronze chi­nois ; elle mesure 32 cm de haut et repré­sente une féline pos­tée sur ses pattes arrière et sa queue, tenant dans son giron une sil­houette humaine, la gueule ouverte ren­fer­mant la tête. Le décor recou­vrant cet objet de déco­ra­tion riche des­ti­né à rece­voir des bois­sons fer­men­tées est par­ti­cu­liè­re­ment fin et recher­ché, se confon­dant en volutes car­rées et a pour par­ti­cu­la­ri­té d’être cou­vert de repré­sen­ta­tions animalières.
Cette tigresse, sous son aspect pro­tec­teur, serait en fait rela­tive à une légende selon laquelle Ziwen, petit-fils de Ruoao, aurait été recueilli bébé par une tigresse qui l’au­rait éle­vé. On retrouve trace de ce récit dans les Annales des Prin­temps et des Automnes (春秋 Chūn Qiū) com­men­té dans le com­men­taire de Zuo (左傳). L’in­ter­pré­ta­tion du sacri­fice rituel ou du rite cha­ma­nique n’est pas à exclure, même si l’at­ti­tude du per­son­nage laisse trans­pa­raitre une cer­taine sérénité.

Pho­to © Sté­phane Piera /
Musée Cer­nu­schi / Roger-Viollet

Le car­tel de la tigresse sur le site du Musée Cernuschi.

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