Mon voyage en Tur­quie com­mence. Voi­là bien deux ou trois mois que tout est déjà pré­vu, que les billets d’a­vion sont réser­vés, que les chambres d’hô­tel le sont exac­te­ment. J’ai juste encore un petit doute sur les deux nuits d’hô­tel pour les deux der­niers jours à Istan­bul mais j’at­tends en fait de voir à quoi il res­semble une fois sur place puisque de toute façon, je passe par là avant d’y reve­nir à la fin du mois. L’i­ti­né­raire, lui, est par­fai­te­ment bou­clé, même s’il y aura tou­jours de la place à l’im­pré­vu. Il faut savoir sur si je suis un grand voya­geur dans ma tête, il n’y a réel­le­ment que peu de temps que j’ai com­men­cé à réel­le­ment par­tir à l’a­ven­ture et que mal­gré mon côté assez peu orga­ni­sé en appa­rence (j’ai du mal dans mon tra­vail et dans ma vie à avoir une visi­bi­li­té au-delà d’une semaine), il me fal­lait abso­lu­ment pour par­tir trois semaines en Tur­quie m’or­ga­ni­ser un mini­mum d’au­tant que j’ai com­men­cé à fré­quen­ter des coins un peu excen­trés. Sur une carte de la Tur­quie, voi­ci ce que ça peut donner :

Carte de la Turquie - carnet de voyage août 2012

Je pars de Paris le 27 juillet au matin et j’atterris en début d’a­près-midi à Istan­bul, aéro­port Atatürk. 5 jours pré­vus pour voir quelques petites choses qui m’ont échap­pées en avril. Ensuite départ en avion depuis Atatürk pour Anta­lya dans le sud, loca­tion de voi­ture et tra­jet assez long (envi­ron 300 km) jus­qu’à la petite ville de Kaş où je dois res­ter 8 jours. Je repars ensuite en voi­ture à 30 km de là seule­ment pour chan­ger de rayon et m’ins­tal­ler dans une toute petite ville, Pata­ra où je reste 4 jours. Ensuite, je retourne à Anta­lya pour rendre la voi­ture et prendre le car jus­qu’à Nevşe­hir en pas­sant par la ville de Konya. A Nevşe­hir, je prends une navette qui m’emmène jus­qu’à Uçhi­sar où je reste 4 jours. Retour à Nevşe­hir pour prendre un vol interne jus­qu’à Istan­bul, où je reste deux jours avant de reprendre l’a­vion pour Paris. Si je compte bien, ça fait 24 jours en comp­tant le jour du départ. Vingt quatre jours !! Quand j’y pense, ça semble faire une éter­ni­té loin de chez soi, loin des gens avec qui l’on est fami­lier et en même temps l’é­loi­gne­ment est d’au­tant plus impor­tant que je suis rare­ment par­ti aus­si loin, qui plus en est en Asie. Mais voi­là, c’est par­ti, il faut y aller. Lorsque le réveil sonne le 27 au matin, j’ai comme l’im­pres­sion de ne plus vrai­ment être dans mon corps, ni même dans mon esprit, c’est comme si déjà j’a­vais endos­sé la peau de quel­qu’un d’autre, la trans­for­ma­tion s’est amorcée.

Etiquette de valiseAprès avoir filé sur l’au­to­route A1, le taxi arrive au ter­mi­nal 2 de Rois­sy, le plus grand, le plus impres­sion­nant avec son hall tout en lon­gueur, une sorte de cathé­drale aéro­nau­tique éle­vée pour le dieu des airs. C’est le ter­mi­nal dédié aux vols d’Air France, le 1 étant réser­vé aux com­pa­gnies étran­gères et le 3 au low cost. J’ar­rive donc dans le hall avec 10 minutes de retard sur l’heure que je me suis fixé et j’es­saie d’i­ma­gi­ner ce qui pour­rait se pas­ser si je ratais l’a­vion (et puis fina­le­ment non, je pré­fère ne pas ima­gi­ner). C’est incroyable ce que les départs en vacances sont stres­sants ; d’ailleurs une foule éner­vée com­mence à grouiller sous la porte F ; pour moi la faim com­mence à se faire sen­tir et j’ac­cuse déjà une nuit courte, alors je me dis que je trou­ve­rai bien une petite heure pour me repo­ser dans l’a­vion. Devant les stands d’en­re­gis­tre­ment pour Istan­bul, il n’y a encore per­sonne, alors j’en pro­fite pour faire enre­gis­trer ma valise, puis je vais me détendre en allant boire un cho­co­lat. Il faut que je sois à 9h40 devant la porte F47 pour le vol AF1590. Avec mon télé­phone, j’en­voie une pho­to du ter­mi­nal à mes petits col­lègues qui, eux, sont encore au tra­vail, ils finissent dans quelques heures, je suis sim­ple­ment par­ti un peu plus tôt qu’eux, per­sua­dé quand j’ai pris les billets d’a­vion que les vacances com­men­çaient le 26 au soir.
En pas­sant aux toi­lettes, je me dis que ce qui carac­té­rise nos dépla­ce­ments en dehors de chez nous, c’est l’o­deur du savon des toi­lettes qui imprègne nos mains par­tout où l’on passe.

Turquie - jour 1 - Istanbul - 04 - Dans le ciel

L’a­vion décolle à 10h20, c’est un Air­bus A319 d’Air France. Ces avions qui ne sont pas de la der­nière géné­ra­tion sont des avions assez petits je trouve, simples, sans fio­ri­tures mais incroya­ble­ment effi­caces. Dans Libé, juste au moment de décol­ler, je trouve un article sur la guerre en Syrie et les auto­no­mistes du Kur­dis­tan syrien. En l’oc­cur­rence, j’ai­me­rais sim­ple­ment savoir si tout va bien au Kur­dis­tan. Envi­ron 1/4 du ter­ri­toire turc est kurde et j’ai­me­rais bien que les choses se passent bien là-bas, his­toire de ne pas inquié­ter ma famille. Depuis le vol retour de Buda­pest qui était assez tour­men­té, je ne regarde plus les ailes de l’a­vion dans lequel je suis et je me pro­mets de ne sur­tout pas le faire à l’at­ter­ris­sage, his­toire de ne pas avoir l’im­pres­sion que la car­lingue est en train de se démembrer.

Bulletin météo du 27 juillet 2012

Hier, il a fait 36°C à Paris et les tem­pé­ra­tures pré­vues pour aujourd’­hui vont des­cendre avec une dégra­da­tion ora­geuse pro­bable, mais le temps qu’il va faire à Paris désor­mais ne m’in­té­resse plus. Grand bien me fasse car il fau­dra que j’at­tende le der­nier jour en Tur­quie pour voir trois gouttes de pluie. L’air était doux en par­tant, mais comme depuis 7h30 je suis bai­gné dans l’air cli­ma­ti­sé de l’aé­ro­port, je ne sais pas si dehors il fait chaud ou pas puisque je rejoins l’a­vion par une pas­se­relle. Le com­man­dant de bord annonce une tem­pé­ra­ture à Istan­bul de 30°C. En réa­li­té, il fait 32°C. L’a­vion décolle et dépasse le fin voile de brume qui a recou­vert Paris.
12h30
Je passe au-des­sus de la Suisse avec ses crêtes encore ennei­gées : de hautes mon­tagnes den­te­lées, des lacs verts, des val­lées encais­sées d’où partent de mul­tiples routes vers les alpages, des gla­ciers pleins de gri­saille pier­reuse dévalent les pentes douces où s’ac­cu­mulent les nuages.
Je n’ar­ri­ve­rai fina­le­ment à dor­mir que quelques minutes dans l’a­vion. Les hôtesses  passent avec les pla­teaux-repas, qui, n’hé­si­tons pas à le dire, sont drô­le­ment meilleurs chez Tur­kish Air­lines… Un petit café et une sieste pour allon­ger la nuit. Il flotte dans l’a­vion un par­fum de femme, léger et enivrant.
En par­cou­rant l’al­lée jus­qu’aux toi­lettes, j’as­siste à une expo­si­tion de bouches ouvertes qui me donnent la ten­ta­tion de balan­cer des trucs dedans en passant.

Aéroport Atatürk - piste d'atterrissageEn regar­dant par le hublot j’ar­rive à repé­rer le moment pré­cis où l’a­vion com­mence à virer de bord en fai­sant un cro­chet pour remon­ter du sud vers le nord pour attra­per la piste qui se trouve vrai­ment en bord de mer.

14h09
L’a­vion com­mence à des­cendre et fait de drôles de bruits, le moteur semble s’ar­rê­ter par moments et c’est comme si on des­cen­dait brus­que­ment par paliers (je dis comme si, mais c’est en réa­li­té ce qui se passe), pro­vo­quant des haut-le-cœur désagréables.
Le com­man­dant de bord prend le micro, il annonce 32°C au sol. Ce qu’il n’an­nonce pas, c’est que l’atterrissage va une fois de plus être spor­tif. Il y a un truc avec cet aéro­port qu’il n’y a pas ailleurs, quand l’a­vion touche le sol, c’est tou­jours un peu violent. Comme un aver­tis­se­ment. Comme si le choc n’é­tait pas qu’une simple métaphore.

Turquie - jour 1 - Istanbul - 07 - Au-dessus de la Mer de Marmara

17h20
J’at­tends sur le quai des taxis, dans la queue, que le chas­seur me dirige vers l’un d’entre eux. Il fait une cha­leur étouf­fante et je com­mence à trans­pi­rer comme une bête de somme. Le chauf­feur de taxi à côté de qui je monte (oui, il faut mon­ter à côté du chauf­feur pour pou­voir par­ler avec lui, pas ques­tion de mon­ter der­rière si vous êtes quel­qu’un de civi­li­sé) me demande où je vais en turc, et cette fois-ci je peux lui répondre avec une cer­taine fier­té Kadır­ga Mey­danı Sokak. Du coup, il conti­nue en turc, mais là je suis bien obli­gé d’a­vouer que je suis coin­cé, alors il me fait com­prendre qu’il ne connait pas bien le coin, mais je le ras­sure, moi si. Sur le quai, il me montre les îles des Princes (Prens Ada­ları), moi je lui montre plus au nord un autre endroit et je lui dis Üskü­dar, alors il se marre et dit Evet Üskü­dar !! Avant de pas­ser sous le pont de la voie de che­min de fer, il s’embrouille avec une petite gitane qui vient le har­ce­ler au feu rouge et me demande ensuite de le gui­der. On croit rêver…
Il me dépose devant l’hô­tel et sors ma valise du coffre. Le type de la récep­tion me salue, m’in­vite à m’as­seoir et pen­dant deux secondes me regarde fixe­ment puis finit par me sou­rire cha­leu­reu­se­ment ; c’est bon, il m’a recon­nu et il appelle son col­lègue en turc pour lui dire cer­tai­ne­ment que je suis reve­nu, alors l’autre sort du bureau et vient me ser­rer la main en me lan­çant des grands Wel­come ! Je suis à peine assis qu’on m’ap­porte une verre de thé fumant. C’est exac­te­ment pour toutes ces rai­sons que je suis reve­nu au Kupe­li Palace Hotel. Le quar­tier est réel­le­ment un quar­tier popu­laire et on se deman­de­rait presque pour­quoi il y a un hôtel dans cette rue, mais en fait, ça ne s’ex­plique pas.

Turquie - jour 1 - Istanbul - 15 - Katip Sinan Ykş

Je m’ha­bille léger et je res­sors immé­dia­te­ment. Une char­rette pleine de pas­tèques est aban­don­née en bas d’une rue en pente, en plein soleil. Je croise quatre filles assises sur le trot­toir qui regardent en rigo­lant des pho­tos de mariage sur un ordi­na­teur por­table posé à même le sol et un jeune goé­land qui souffre appa­rem­ment de la cha­leur ten­ter de se ven­ti­ler à l’ombre. Le ven­deur de tapis en haut de Diz­da­riye Ykş. est tou­jours là et je suis tou­jours obli­gé de mar­cher sur ses tapis pour conti­nuer… En mon­tant la rue, le muez­zin se met à réci­ter la prière (j’ap­pren­drai à dire ezan et non adhan qui est un mot arabe) depuis la petite mos­quée Bos­ta­ni Ali Camii Şeri­fi.

Turquie - jour 1 - Istanbul - 17 - Katip Sinan Camii sokak

Je me rends au Basin Café où je suis encore bien accueilli, on me prie de m’as­seoir, de me rap­pro­cher des joueurs de tav­la, et on m’ap­porte un elma çay ser­vi dans une immense tasse en verre. Pour conti­nuer mon che­min vers Eminönü que je décide de rejoindre à pied, je rejoins Sul­ta­nah­met, puis je passe le long des grilles de Sainte-Sophie pour redes­cendre par la rue de la fon­taine froide, Soğuk Çeşme Sokak (sohouk tchèch­mé) puis le long du parc de Gül­hane par Alem­dar Cad­de­si, pour pas­ser par une rue que je ne connais­sais pas, Taya Hatun Cad­de­si, où je croise une mul­ti­tude de chats, des com­mer­çants qui prennent le frais sur le trot­toir. Au fur et à mesure que j’a­vance, le quar­tier devient un peu glauque, d’au­tant qu’il est en tra­vaux aux abords de la gare de Sir­ke­ci.

Turquie - jour 1 - Istanbul - 25 - Taya Hatun Caddesi

En arri­vant à Eminönü par ce côté-ci, on passe par le débar­ca­dère du bac qui trans­porte les véhi­cules d’une rive à l’autre. Je m’ar­rête un ins­tant pour regar­der l’ar­ri­vée du Gay­ret­tepe Vapu­ru.

Depuis l’es­pla­nade au bord de la Corne d’Or (Haliç), au pied de la mos­quée nou­velle, mon ins­tinct de pré­da­teur ali­men­taire est atti­ré par l’o­deur du pois­son grillé qu’on pré­pare sur les barques qui tanguent atta­chées au quai. Ce res­tau­rant qui se révèle être une véri­table ins­ti­tu­tion, c’est Tari­hi Eminönü Balık ekmek. Res­tau­rant est un bien grand mot en réa­li­té. Ce sont deux barques déco­rées de dorures comme des palais sur les­quelles cuisent de concert des cen­taines de maque­reaux qu’on vient dégus­ter entre deux tranches de pain gar­nies d’oi­gnons et de jus de citron, assis sur des ton­ne­lets entre les­quels de jeunes gitans tentent de vous vendre toutes les trente secondes des lin­gettes pour les mains. Le sand­wich est une pure mer­veille et me chante des petites chan­sons à l’in­té­rieur quand le muez­zin lance son chant pour la rup­ture du jeûne.

J’ai remar­qué que les gens boivent avec leur balık ekmek (lit­té­ra­le­ment : pain au pois­son) une drôle de mix­ture rouge et blanche dans un gobe­let en plas­tique qu’il faut allez cher­cher du côté de la car­riole un peu plus loin. Je compte bien en avoir moi aus­si. Une fois le gobe­let devant moi, je constate avec sur­prise qu’un cor­ni­chon trempe dedans. Sous le cor­ni­chon, je trouve bai­gnant dans de la sau­mure des lamelles de chou blanc qu’on va cher­cher avec une petite four­chette en plas­tique. A prio­ri, ça semble très éton­nant, mais c’est véri­ta­ble­ment déli­cieux et dérou­tant de trou­ver ce genre de bois­son en accom­pa­gne­ment d’un sand­wich. Je cherche le nom de cette bois­son qui se trouve s’ap­pe­ler Turşu suyu (tour­chou souyou, lit­té­ra­le­ment : jus de légumes, ou légumes mari­nés en sau­mure, ima­gi­nez vous man­ger ça sur les bords de Seine…).

Turquie - jour 1 - Istanbul - 28 - Eminönü, Nurettin Alptogan Vapuru

Dans une autre car­riole, je trouve des bei­gnets flot­tant dans le miel et sau­pou­drés de pis­tache concas­sée dont je ne connais pas encore le nom, mais que je décou­vri­rai plus tard sous le mar­ché cou­vert d’Üskü­dar : İzm­ir Lok­ması (lit­té­ra­le­ment : bei­gnets d’Iz­mir). Je pro­fite de ce moment de grâce en écou­tant la rumeur d’E­minönü, le chant du muez­zin et je me sens tout à coup incroya­ble­ment vivant, heu­reux d’être là comme si j’a­vais atten­du cela depuis quatre mois. Et dire que ce matin, j’é­tais encore à Paris et que ce soir, je mange du maque­reau et du jus de cor­ni­chon à Istan­bul… Pour le coup, j’ai l’im­pres­sion réelle d’être immer­gé dans la vie stam­bou­liote, à l’heure où les tra­vailleurs sont assis sur les bords de la Corne d’Or pour attendre leur bus ou leur Vapur pour l’autre rive, à l’heure où une par­tie d’entre eux se met à man­ger tan­dis que l’autre attend que le muez­zin le leur dise, à l’heure où le soleil décroit et que les familles se retrouvent dans leurs mai­sons de bois d’où on peut entendre brailler la télé­vi­sion et les gamins qui jouent dans leur chambre, ou plus sim­ple­ment, comme tous les gamins du monde, dans la rue… Plus que cela, je ne suis pas vrai­ment à Istan­bul, mais je suis ici chez moi.
Je comp­tais sur le fait que le soleil se couche pour sen­tir enfin la tem­pé­ra­ture bais­ser, mais c’est une douce illu­sion, la tem­pé­ra­ture ne bais­se­ra pas de la nuit.

Turquie - jour 1 - Istanbul - 36 - Vue depuis le Pont de Galata

Au pied de la Mos­quée Neuve (Yeni Camii), des chats dorment sur les bâches des éta­lages des com­mer­çants. Un type boit un verre de thé, assis devant la gué­rite blanche depuis laquelle il va sur­veiller ces com­merces en plein air tout la nuit. Le vent du soir se lève, les gens com­mencent à se ruer vers les res­tau­rants pour rompre le jeûne et notam­ment vers une grande tente sur l’es­pla­nade de la mos­quée dont les mina­rets sont ornés d’une ins­crip­tion disant à peu de choses prêt qu’il faut par­ta­ger Rama­dan (Rama­zan Pay­laş­maktır).

Turquie - jour 1 - Istanbul - 34 - Eminönü

Je prends le tram­way pour rejoindre Sul­ta­nah­met et je m’a­per­çois avec un cer­tain bon­heur que les envi­rons de l’hip­po­drome sont noirs de monde alors qu’il est plus de dix heures. Les gens dorment sur les pelouses du parc, et des tables sont dres­sées tout le long de la place. Tout le monde mange, parle, semble bien heu­reux et vivant et je com­prends d’un seul coup un peu mieux ce que signi­fiait l’ins­crip­tion entre les mina­rets de la Mos­quée Neuve.

Je rentre à l’hô­tel en pre­nant les petites rues où les gens prennent le frais sur le pas de la porte. Les trot­toirs sont tout à coup le lieu d’une vie qu’on ne voit pas la jour­née, même s’il ne fait pas vrai­ment plus frais que la jour­née. Une épi­ce­rie qui reste ouverte tard me per­met d’a­che­ter deux bou­teilles de Sir­ma citron, his­toire de me rafrai­chir avant d’al­ler dormir.
Devant l’hô­tel, un homme me salue, me serre la main et me parle en turc, peut-être pour me sou­hai­ter bonne nuit… ça ne tient pas à grand-chose, mais c’est ça la magie d’Istanbul…

Voir toutes les pho­tos (42) sur Fli­ckr.

Épi­sode sui­vant : Dans la vapeur blanche des jours sans vent (Car­net de voyage en Tur­quie – 28 juillet) : La Süley­ma­niye et Üsküdar

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