Le vin nocturne

Mystic Iran

Les boucles en désordre, tout en sueur, la lèvre riante et ivre,
La robe déchi­rée, chan­tant un poème et le verre à la main,
L’œil que­rel­leur, la bouche enchanteresse,
A minuit, hier, Il est venu s’as­seoir à mon chevet.
Il a pen­ché la tête vers mon oreille pour, d’un accent triste,
Me dire : “Ô mon ancien amou­reux, tu dors donc ?
L’a­mant à qui l’on verse un tel vin à la pointe du jour
Devient héré­tique en amour s’il ne se fait ado­ra­teur du vin”.
Allons, dévot, ne blâme point ceux qui boivent le coupe jus­qu’à la lie,
Car aucun autre pré­sent nous a été offert le jour ou le Sei­gneur a dit “Ne suis-je pas ton maître ?”
Le rire de la coupe de vie et des boucles emmê­lées d’une jolie créature,
Ah com­bien de repen­tir n’ont-ils bri­sés, comme ont bri­sé celui d’Hafez.

Très beau poème du poète per­san Hafez (Khoua­jeh Chams ad-Din Moham­mad Hafez‑e Chi­ra­zi, XIVème siècle)

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Dans la vapeur blanche des jours sans vent (Car­net de voyage en Tur­quie – 5 août) : Myra (Demre), Andriake, Lykia Yolu

Dans la vapeur blanche des jours sans vent (Car­net de voyage en Tur­quie – 5 août) : Myra (Demre), Andriake, Lykia Yolu

Épi­sode pré­cé­dent : Dans la vapeur blanche des jours sans vent (Car­net de voyage en Tur­quie – 4 août) : Kapu­taş pla­ji, Mavi Mağa­ra, Kal­kan (Anta­lya Fethiye Yolu)

Bul­le­tin météo de la jour­née (dimanche) :

  • 10h00 : 37.5°C / humi­di­té : 25% / vent 26 km/h
  • 14h00 : 40.4°C / humi­di­té : 17% / vent 15 km/h
  • 22h00 : 36.3°C / humi­di­té : 25% / vent 19 km/h

Comme j’ai vu que la tem­pé­ra­ture allait peut-être grim­per aujourd’­hui, je n’ose pas mettre le nez dehors, mais fina­le­ment, il fait assez bon, ni plus ni moins que les jours pré­cé­dents, tout ceci est tel­le­ment rou­ti­nier à pré­sent. Mais bon 38°C c’est quand-même chaud… Je monte dans la voi­ture où j’at­trape une suée à peine assis, il doit faire plus de 50°C… A peine sor­ti de Kaş, je tombe sur un groupe de jeunes au bord de la route qui me font signe, ils sont huit au moins et ils m’in­diquent la direc­tion de Demre et je leur dit oui, c’est bien par là, mais ce n’é­tait pas la ques­tion, ils vou­laient que je les emmène, mais huit dans la voi­ture, ça ne va pas être pos­sible alors je sors un gros bobard, comme quoi je quitte la route à cent mètres pour aller vers l’est. Décep­tion de leur part, sou­la­ge­ment de la mienne.

Turquie - jour 10 - Demre (Myra) - 007 - Andriake

Sur la route, c’est un étrange pay­sage com­po­sé de pierres éri­gées sépa­rées par des touffes d’herbes, des arbustes drus. A Yavu, je tombe sur des chèvres qui sont enfer­mées sous une bâche bleue, dans un enclos ridi­cule sur une immense plaine nue. Le pay­sage en arri­vant sur la grande ville n’est fait que d’un océan de serres, troué de temps en temps par le mina­ret d’une mos­quée soli­taire dans le morne paysage.

Turquie - jour 10 - Demre (Myra) - 010 - Nécropole de Myra (Örenyeri) (more…)

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Hen­ryk Sie­mi­radz­ki — Orgie romaine au temps de César (1872)

Voi­ci un très beau tableau d’un peintre polo­nais par­fai­te­ment confi­den­tiel et tout aus­si par­fai­te­ment aca­dé­mique, Hen­ryk Sie­mi­radz­ki. Si on le connait si peu, c’est que la majo­ri­té de ses œuvres sont expo­sées en Rus­sie, en Ukraine et en Pologne. Les scènes qu’il se plaît à peindre sont pour la plu­part des scènes bibliques ou de l’An­ti­qui­té, dans un style géné­ra­le­ment assez plan-plan. Mais par­fois, on trouve des petits tré­sors, des coups de génie venus de nulle part, qui vous font vous arrê­ter et regar­der plus attentivement.
C’est l’ef­fet que m’ont fait ces lumières dif­fu­sées par les lampes à huile de ces Romains débau­chés sous un ciel de soir tom­bant, toute une gamme de varia­tions de cou­leurs dégra­dées par la dis­tance et les dif­fé­rents points de vue. Un tableau qui, mal­gré son sujet, est d’une véri­table beau­té, d’une grande maî­trise technique.

Henryk Siemiradzki - Orgie Romaine au temps de César (1872) - Musée Russe de Saint-Pétersbourg

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Namazu‑e, l’art du poisson-chat

Namazu‑e, l’art du poisson-chat

Le Nama­zu (鯰) est une repré­sen­ta­tion divine pre­nant la forme d’un pois­son-chat sur le dos duquel se trouve le Japon ; ses mou­ve­ments de pois­son tur­bu­lent sont à l’o­ri­gine des séismes que connaît le pays et c’est suite à cer­tains d’entre eux que le Nama­zu est appa­ru au creux des croyances shintō.

Le dieu Take­mi­ka­zu­chi (武甕槌) ou dieu Kashi­ma (鹿島神, Kashi­ma no kami) est le seul à pou­voir le main­te­nir en place grâce à son pieu, et en immo­bi­li­sant sa tête sous la pierre kaname-ishi (要石, lit­té­ra­le­ment « pierre-clef », « clef de voûte »). Mais par­fois, le dieu relâche son atten­tion et le nama­zu en pro­fite pour s’en­fuir et cau­ser de nou­veaux séismes. Source Wiki­pe­dia.

Cette gale­rie est un pano­ra­ma de Namazu‑e, d’es­tampes repré­sen­tant ce pois­son ain­si que la cohorte des dieux affiliés.

 

Cette gale­rie a été récu­pé­rée sur le site Pink Ten­tacles, dont on ne sent plus le pouls depuis quelques temps déjà et qui menace de dis­pa­raître du jour au len­de­main. Ceci fait office de sauvegarde.

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