Bali — jour 1

Lorsque j’ar­rive ici, je ne sais plus quelle heure il est ni quel jour nous sommes. J’ai dor­mi tel­le­ment de fois de manière frac­tion­née que je ne sais plus quand je suis. J’ai fini par ten­ter de dor­mir quelques ins­tants dans une salle iso­lée de l’aé­ro­port de Jakar­ta, mais le bruit m’en empê­chait et l’an­goisse de man­quer quelque chose m’a tenu en éveil.
Le taxi met une heure et demi pour sor­tir de Den­pa­sar et rejoindre Ubud ; une éter­ni­té quand on n’a dor­mi que quelques dizaines de minutes en deux jours.
L’hô­tel est plan­qué au milieu des rizières, on ne peut y accé­der que par un étroit che­min. La chambre est simple mais ce qui fait le charme de cet hôtel, ce sont ses jar­dins, luxu­riants, confi­nés, pleins de pierres et de sta­tues mous­sues. Une humi­di­té constant per­met à toutes ces plantes de prendre une telle enver­gure. Une bonne douche et une sieste de deux heures viennent laver les stig­mates du voyage, mais c’est encore un peu endor­mi que je me rends jus­qu’à la forêt de singes. Plus que les singes eux-mêmes, qui font le bon­heur des tou­ristes, je m’ar­rête sur les magni­fiques temples qu’on peut y trou­ver, comme le Pura Dalem Agung, mais aus­si le petit temple des cré­ma­tions où appa­rem­ment per­sonne ne vient. Ce n’est qu’un esla­nade recou­verte de cendres où deux énormes sta­tues gri­ma­çantes sur­veillent quelques pierres tom­bales ornées de svas­ti­kas. J’ai mar­ché lon­gue­ment dans Ubud pour sen­tir la ville et même si j’ai été apos­tro­phé des mil­liers de fois pour qu’on m’offre les ser­vices d’un taxi ou d’un mas­sage (mas­sass plus exac­te­ment), j’ai bien aimé flâ­ner gen­ti­ment par­mi un peuple qui m’a l’air beau­coup plus sym­pa­thique que l’en­semble des Thaïs.
Même pas retour­né en ville après ma bal­lade, je me suis écra­sé lamen­ta­ble­ment à 19h30 pour ne plus refaire sur­face que douze heures plus tard…

Read more