L’homme qui gra­touillait le men­ton des sta­tues à Borobudur

L’homme qui gra­touillait le men­ton des sta­tues à Borobudur

D’or­di­naire, il mur­mure à l’o­reille des che­vaux, mais là, c’est une toute autre confi­gu­ra­tion. Voi­ci une des pho­tos les plus incon­grues jamais vues, d’au­tant qu’elle date de 1895. C’est une dia­po­si­tive peinte, prise par le pho­to­graphe amé­ri­cain William Hen­ry Jack­son non loin du temple indo­né­sien de Boro­bu­dur repré­sen­tant un gar­dien dvâ­ra­pâ­la. On peut voir sur cette sta­tue un homme tout de blanc vêtu, chaus­sures blanches et cano­tier, mon­ter sur la sta­tue (assez irres­pec­tueu­se­ment) et prendre dans la paume de sa main le men­ton du monstre. Il y a des chances pour que cette sta­tue ait enle­vée à l’é­poque du roi thaï Chu­la­long­korn (Rama V, un peu moins connu sous le nom de Phra Bat Som­det Phra Pora­min­thra Maha Chu­la­long­korn Phra Chun­la Chom Klao Chao Yu Hua) puis­qu’au­jourd’­hui il n’existe aucune sta­tue de ce genre aux alen­tours du célèbre temple.
Je ne cache pas que j’aime par­ti­cu­liè­re­ment cette pho­to que je trouve à la fois amu­sante et absurde, pour son côté déca­lé et sur­tout ses cou­leurs, même si elles sont arti­fi­cielles, d’au­tant qu’on ne voit abso­lu­ment pas le visage de l’homme, ce qui le rend encore plus inquiétant.

William Henry Jackson - Homme au chapeau sur une statue de Borobudur - Diapositive peinte - 1895

William Hen­ry Jack­son — Homme au cha­peau sur une sta­tue de Boro­bu­dur — Dia­po­si­tive peinte — 1895

Read more
IV. Éloge de la transformation

IV. Éloge de la transformation

Qu’y-t-il entre deux états de la matière ? L’é­tat de la matière existe-t-il seule­ment ? Qui peut dire exac­te­ment à quel moment l’eau sous l’ac­tion du feu se trans­forme-t-elle en vapeur ? Le car­té­sien dira que c’est à 100°C pré­ci­sé­ment, mais que cela varie en fonc­tion de la pres­sion atmo­sphé­rique. Le pru­dent occi­den­tal dira qu’il ne sait pas vrai­ment, peut-être lors­qu’on com­mence à voir les pre­mières volutes de fumée flot­tant à la sur­face de l’eau bouillante, et qu’il a cer­tai­ne­ment d’autres chats à fouet­ter. Le fou (pour qui ?) dira que la vapeur est déjà conte­nue par essence dans l’eau, que l’eau est un deve­nir vapeur… L’a­sia­tique dira cer­tai­ne­ment que tout est dans tout et que l’eau se trans­forme en vapeur lorsque l’eau a déci­dé de ne pas res­ter eau et de deve­nir vapeur, que les états sont mou­vants, sou­mis à caprices, et que rien ne reste dans l’é­tat dans lequel il est (déjà c’est une erreur de dire cela si l’é­tat n’existe pas…), qu’il est pris dans un tour­billon de trans­for­ma­tions et que son être prend racine dans la… tran­si­tion… (more…)

Read more