Hen­ryk Sie­mi­radz­ki — Orgie romaine au temps de César (1872)

Voi­ci un très beau tableau d’un peintre polo­nais par­fai­te­ment confi­den­tiel et tout aus­si par­fai­te­ment aca­dé­mique, Hen­ryk Sie­mi­radz­ki. Si on le connait si peu, c’est que la majo­ri­té de ses œuvres sont expo­sées en Rus­sie, en Ukraine et en Pologne. Les scènes qu’il se plaît à peindre sont pour la plu­part des scènes bibliques ou de l’An­ti­qui­té, dans un style géné­ra­le­ment assez plan-plan. Mais par­fois, on trouve des petits tré­sors, des coups de génie venus de nulle part, qui vous font vous arrê­ter et regar­der plus attentivement.
C’est l’ef­fet que m’ont fait ces lumières dif­fu­sées par les lampes à huile de ces Romains débau­chés sous un ciel de soir tom­bant, toute une gamme de varia­tions de cou­leurs dégra­dées par la dis­tance et les dif­fé­rents points de vue. Un tableau qui, mal­gré son sujet, est d’une véri­table beau­té, d’une grande maî­trise technique.

Henryk Siemiradzki - Orgie Romaine au temps de César (1872) - Musée Russe de Saint-Pétersbourg

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Namazu‑e, l’art du poisson-chat

Namazu‑e, l’art du poisson-chat

Le Nama­zu (鯰) est une repré­sen­ta­tion divine pre­nant la forme d’un pois­son-chat sur le dos duquel se trouve le Japon ; ses mou­ve­ments de pois­son tur­bu­lent sont à l’o­ri­gine des séismes que connaît le pays et c’est suite à cer­tains d’entre eux que le Nama­zu est appa­ru au creux des croyances shintō.

Le dieu Take­mi­ka­zu­chi (武甕槌) ou dieu Kashi­ma (鹿島神, Kashi­ma no kami) est le seul à pou­voir le main­te­nir en place grâce à son pieu, et en immo­bi­li­sant sa tête sous la pierre kaname-ishi (要石, lit­té­ra­le­ment « pierre-clef », « clef de voûte »). Mais par­fois, le dieu relâche son atten­tion et le nama­zu en pro­fite pour s’en­fuir et cau­ser de nou­veaux séismes. Source Wiki­pe­dia.

Cette gale­rie est un pano­ra­ma de Namazu‑e, d’es­tampes repré­sen­tant ce pois­son ain­si que la cohorte des dieux affiliés.

 

Cette gale­rie a été récu­pé­rée sur le site Pink Ten­tacles, dont on ne sent plus le pouls depuis quelques temps déjà et qui menace de dis­pa­raître du jour au len­de­main. Ceci fait office de sauvegarde.

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Faire sor­tir l’eau de la pierre, les Qanât de Douch

L’i­ma­gi­na­tion des Hommes est sans limite. Même au plus pro­fond du désert, là où l’eau n’est qu’une vague idée, une chi­mère, cer­tains ont défié la nature pour y trou­ver un moyen de sub­sis­tance. C’est ce qu’on fait les habi­tants de Douch en Égypte, au l’en­droit nom­mé Ayn-Manâ­wir, une nécro­pole située dans l’ac­tuelle oasis d’al-Khar­ga, qui fut autre­fois une ville pros­père dont les res­sources en eau étaient très pauvres. Afin de parer à ces manques, les habi­tants ont creu­sé la roche du sous-sol sur de grandes pro­fon­deurs, il y a envi­ron 2400 ans, à une époque où les besoins en irri­ga­tion se font sen­tir pour les cultures. Ces construc­tions fort ingé­nieuses sont qua­si­ment indé­tec­tables à la sur­face du sol ; le seul moyen de les repé­rer, ce sont des petites che­mi­nées suf­fi­sam­ment larges pour lais­ser pas­ser un homme, plan­tées dans le désert sur une ligne plus ou moins droite. Sous le sol, ce sont des entailles de 8 mètres de pro­fon­deur sur 1 de large seule­ment. Leur lon­gueur peut atteindre plu­sieurs cen­taines de mètres de long. Ces ins­tal­la­tions, les qanât (on les appelle dans cer­taines régions du monde des fog­ga­ra) avaient pour fonc­tion de drai­ner l’eau conte­nue dans le sol, sous les col­lines du désert, mais aus­si de faire suin­ter la rosée pour qu’elle se dépose dans ces vastes réser­voirs arti­fi­ciels gran­de­ment fonc­tion­nels qui ont per­mis d’a­che­mi­ner l’eau pen­dant envi­ron 700 ans, jus­qu’à ce qu’elle vienne à manquer.
Ce pay­sage de che­mi­nées et de para­pets a quelque chose d’un peu étrange puisque si aujourd’­hui tout ce désert n’est que désert, il faut ima­gi­ner un pay­sage d’arbres et de mai­sons, de champs culti­vés dans une oasis ver­doyante. Un ques­tion demeure, mal­gré le fait que cette tech­nique hydro­lo­gique ingé­nieuse a qua­si­ment été oubliée pen­dant 20 siècles ; com­ment les anciens savaient qu’il y avait de l’eau à 8 mètres de profondeur ?…
Le plus ancien qanât du monde se situe en Iran, à Zarch, son exis­tence remonte à plus de 3000 ans ; il mesure 71 km de long et com­porte 2115 puits de visite. L’ingéniosité des anciens à échelle industrielle…

Loca­li­sa­tion sur Google Maps de l’oa­sis d’al-Khar­ga.

Liens :

  1. Le site de la mis­sion de l’IFAO à Douch
  2. Pho­tos du site
  3. Les fog­ga­ra
  4. Sur la réno­va­tion des qanâts en Syrie (pdf)
  5. Sché­ma d’un qanât
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L’an­cien monde vu au tra­vers de vieilles cartes

Quand le monde n’é­tait pas encore ce qu’il est, vu au tra­vers des yeux de ceux qui le décou­vraient, il était encore plus beau, plus vrai, plus poé­tique et plus sau­vage avec ces vieilles cartes qui par­laient d’une terre bal­bu­tiante, aux contours flous et pour­tant déjà si précis…

Vniversale descrittione di tvtta la terra conoscivta fin qvi - 1565

Vni­ver­sale des­crit­tione di tvt­ta la ter­ra conos­civ­ta fin qvi — 1565

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