Jan 12, 2013 | Carnets de route (Osmanlı lale), Dans la vapeur blanche des jours sans vent (Turquie) |
Mon voyage en Turquie commence. Voilà bien deux ou trois mois que tout est déjà prévu, que les billets d’avion sont réservés, que les chambres d’hôtel le sont exactement. J’ai juste encore un petit doute sur les deux nuits d’hôtel pour les deux derniers jours à Istanbul mais j’attends en fait de voir à quoi il ressemble une fois sur place puisque de toute façon, je passe par là avant d’y revenir à la fin du mois. L’itinéraire, lui, est parfaitement bouclé, même s’il y aura toujours de la place à l’imprévu. Il faut savoir sur si je suis un grand voyageur dans ma tête, il n’y a réellement que peu de temps que j’ai commencé à réellement partir à l’aventure et que malgré mon côté assez peu organisé en apparence (j’ai du mal dans mon travail et dans ma vie à avoir une visibilité au-delà d’une semaine), il me fallait absolument pour partir trois semaines en Turquie m’organiser un minimum d’autant que j’ai commencé à fréquenter des coins un peu excentrés. Sur une carte de la Turquie, voici ce que ça peut donner :
Je pars de Paris le 27 juillet au matin et j’atterris en début d’après-midi à Istanbul, aéroport Atatürk. 5 jours prévus pour voir quelques petites choses qui m’ont échappées en avril. Ensuite départ en avion depuis Atatürk pour Antalya dans le sud, location de voiture et trajet assez long (environ 300 km) jusqu’à la petite ville de Kaş où je dois rester 8 jours. Je repars ensuite en voiture à 30 km de là seulement pour changer de rayon et m’installer dans une toute petite ville, Patara où je reste 4 jours. Ensuite, je retourne à Antalya pour rendre la voiture et prendre le car jusqu’à Nevşehir en passant par la ville de Konya. A Nevşehir, je prends une navette qui m’emmène jusqu’à Uçhisar où je reste 4 jours. Retour à Nevşehir pour prendre un vol interne jusqu’à Istanbul, où je reste deux jours avant de reprendre l’avion pour Paris. Si je compte bien, ça fait 24 jours en comptant le jour du départ. Vingt quatre jours !! Quand j’y pense, ça semble faire une éternité loin de chez soi, loin des gens avec qui l’on est familier et en même temps l’éloignement est d’autant plus important que je suis rarement parti aussi loin, qui plus en est en Asie. Mais voilà, c’est parti, il faut y aller. Lorsque le réveil sonne le 27 au matin, j’ai comme l’impression de ne plus vraiment être dans mon corps, ni même dans mon esprit, c’est comme si déjà j’avais endossé la peau de quelqu’un d’autre, la transformation s’est amorcée.
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Jan 7, 2013 | Carnets de route (Osmanlı lale) |
En septembre 2011, j’ai décidé d’emmener ma grand-mère faire un bond dans le passé en l’accompagnant jusque dans une petite ville du nord-ouest des Yvelines, Lommoye, à deux pas de la limite du département de l’Eure. L’histoire de cette ville dans mon cœur, c’est simplement l’endroit où j’allais parfois en vacances avec mes grands-parents chez mon arrière-grand-père qui vivait là dans une petite maison, où je passais le plus clair de mon temps dans le jardinet à déplacer de la terre dans une brouette bleue claire entre les nains de jardin. Il y a avait un oiseau en céramique posé sur la télévision, une petite fenêtre donnant sur l’allée, et trois fois rien. Une autre pièce avec un grand lit et une armoire, un appentis où un tas de charbon faisait le nid des araignées, et puis cette odeur si particulière que mon esprit a gardé très présente. Mon grand-père m’emmenait pêcher dans un petit étang, près d’un lavoir où personne ne venait plus laver son linge depuis longtemps. Il m’emmenait aussi en forêt pour cueillir des girolles et des cèpes gros comme des assiettes à dessert, avec nos bottes en caoutchouc et nos bâtons de pèlerins.
Avec ma grand-mère, nous sommes allés déjeuner à Bonnières et sur la route, en revenant, j’ai trouvé une boucherie, toujours ouverte au lieu-dit Le bout aux épines, à l’angle de deux routes. Nous sommes allés voir la maison de son père, puis la tombe de mes arrières-grands-parents et enfin, nous sommes allés voir Geneviève, Nelly et Gilbert, frère et sœurs vivant là dans une petite maison donnant sur la route, où le temps s’est arrêté, où kiki la poule donne des œufs dans une cour verdoyante, où la vie semble simple mais pas pour autant sans difficultés. C’était un moment joyeux, mais aussi un moment émouvant, un de ces moments de nostalgie qui nous relient au passé et qui n’appartient qu’à soi…
Cliquez sur l’image pour voir le diaporama, accompagné de la chanson d’Agnès Obél, Over the hill…
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Jan 6, 2013 | Arts, Sur les portulans |
Une autre exposition pour laquelle il ne reste plus beaucoup de temps et qui exhibe quelques objets significatifs d’une longue période allant du IVème au XVIème siècle, d’une histoire religieuse de l’île qui a longtemps vécu sous influence, notamment sous le règne des Lusignan.
Construite chronologiquement à partir des premiers temps de la chrétienté, lorsque l’Empire Romain d’Orient est encore aux rênes de ce qu’on appelle l’Empire Byzantin jusqu’à la conquête de l’île par la marine ottomane, on perçoit au travers de cette exposition les différents mouvements d’une histoire politique tourmentée, successivement colonisée par toutes les puissances en présence sur le pourtour méditerranéen (Arabes, Croisés, Vénitiens, Turcs…), mais surtout que Chypre a été le foyer, et cela aussi en raison de son statut insulaire, d’une grande spiritualité, tiraillée entre ses origines orthodoxes et catholiques tout au long des trois siècles pendant lesquels les Lusignan feront de Chypre leur jardin privé. Cette spiritualité s’accompagne d’une longue tradition architecturale et de création artistique influencée par les habitants successifs de l’île.
De très belles icônes rescapées de l’époque iconoclaste conservent encore des couleurs d’une puissance sans égale. On pourra ainsi s’extasier devant une icône haute de plus d’un mètre relatant les épisodes de la vie de Saint-Nicolas (provenant de Saint-Nicolas-du-Toit, exposée d’ordinaire au musée byzantin de Nicosie)
Ce sera également l’occasion de voir un très beau livre qui ne sort que rarement de la BNF, le Theatrum orbis terrarum d’Abraham Ortelius, ainsi que le très énigmatique Codex Magius. (more…)
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Jan 5, 2013 | Arts |
Pour quelques jours encore, Raphaël est au Louvre, le Raphaël des dernières années. Finalement, c’est un Raphaël d’atelier plus qu’un Raphaël intimiste, en partie parce que le peintre connaît un succès d’estime incomparable et qu’il doit honorer nombre de ses commandes, mais tout est là, la composition, le traitement de la lumière, l’audace des postures… Les plus grands représentants de son atelier sont en bonne place ; on verra ainsi Giulio Romano (Giulio di Pietro de’ Gianuzzi), l’ami cher et Giovan Francesco Penni, le disciple, avec des œuvres hautement significatives. (more…)
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Jan 4, 2013 | Carnets de route (Osmanlı lale) |
Il se passe quelque chose. Quelqu’un avec qui j’ai affaire en ce moment me disait « quand il ne se passe rien, c’est que quelque chose de nouveau est en germination, c’est là que naissent les événements. » Les révolutions naissent ainsi. Ce qui se prépare à l’heure actuelle, c’est mon carnet de voyage en Turquie, les douces heures chaudes passées dans la fournaise de l’été sur ce long parcours qui m’a mené d’İstanbul à Kaş, puis de Kaş à Patara sur l’antique chemin des Lyciens que parcourut en son temps Paul de Tarse, puis de Patara à Üçhisar au cœur d’un des foyers les plus anciens de la religion chrétienne, pour finir par retourner à İstanbul où le ramadan touchait à sa fin. Retour sur un parcours riche de sens, de découvertes et de rencontres. Très bientôt.
Lever de soleil sur la Cappadoce,
15 août 2012
Altitude au dessus du niveau du sol: 1000m
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