Dans la vapeur blanche des jours sans vent (Car­net de voyage en Tur­quie — 27 juillet) : Retour à Istanbul

Dans la vapeur blanche des jours sans vent (Car­net de voyage en Tur­quie — 27 juillet) : Retour à Istanbul

Mon voyage en Tur­quie com­mence. Voi­là bien deux ou trois mois que tout est déjà pré­vu, que les billets d’a­vion sont réser­vés, que les chambres d’hô­tel le sont exac­te­ment. J’ai juste encore un petit doute sur les deux nuits d’hô­tel pour les deux der­niers jours à Istan­bul mais j’at­tends en fait de voir à quoi il res­semble une fois sur place puisque de toute façon, je passe par là avant d’y reve­nir à la fin du mois. L’i­ti­né­raire, lui, est par­fai­te­ment bou­clé, même s’il y aura tou­jours de la place à l’im­pré­vu. Il faut savoir sur si je suis un grand voya­geur dans ma tête, il n’y a réel­le­ment que peu de temps que j’ai com­men­cé à réel­le­ment par­tir à l’a­ven­ture et que mal­gré mon côté assez peu orga­ni­sé en appa­rence (j’ai du mal dans mon tra­vail et dans ma vie à avoir une visi­bi­li­té au-delà d’une semaine), il me fal­lait abso­lu­ment pour par­tir trois semaines en Tur­quie m’or­ga­ni­ser un mini­mum d’au­tant que j’ai com­men­cé à fré­quen­ter des coins un peu excen­trés. Sur une carte de la Tur­quie, voi­ci ce que ça peut donner :

Carte de la Turquie - carnet de voyage août 2012

Je pars de Paris le 27 juillet au matin et j’atterris en début d’a­près-midi à Istan­bul, aéro­port Atatürk. 5 jours pré­vus pour voir quelques petites choses qui m’ont échap­pées en avril. Ensuite départ en avion depuis Atatürk pour Anta­lya dans le sud, loca­tion de voi­ture et tra­jet assez long (envi­ron 300 km) jus­qu’à la petite ville de Kaş où je dois res­ter 8 jours. Je repars ensuite en voi­ture à 30 km de là seule­ment pour chan­ger de rayon et m’ins­tal­ler dans une toute petite ville, Pata­ra où je reste 4 jours. Ensuite, je retourne à Anta­lya pour rendre la voi­ture et prendre le car jus­qu’à Nevşe­hir en pas­sant par la ville de Konya. A Nevşe­hir, je prends une navette qui m’emmène jus­qu’à Uçhi­sar où je reste 4 jours. Retour à Nevşe­hir pour prendre un vol interne jus­qu’à Istan­bul, où je reste deux jours avant de reprendre l’a­vion pour Paris. Si je compte bien, ça fait 24 jours en comp­tant le jour du départ. Vingt quatre jours !! Quand j’y pense, ça semble faire une éter­ni­té loin de chez soi, loin des gens avec qui l’on est fami­lier et en même temps l’é­loi­gne­ment est d’au­tant plus impor­tant que je suis rare­ment par­ti aus­si loin, qui plus en est en Asie. Mais voi­là, c’est par­ti, il faut y aller. Lorsque le réveil sonne le 27 au matin, j’ai comme l’im­pres­sion de ne plus vrai­ment être dans mon corps, ni même dans mon esprit, c’est comme si déjà j’a­vais endos­sé la peau de quel­qu’un d’autre, la trans­for­ma­tion s’est amorcée.
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Retour à Lom­moye, Seine-et-Oise

Retour à Lom­moye, Seine-et-Oise

En sep­tembre 2011, j’ai déci­dé d’emmener ma grand-mère faire un bond dans le pas­sé en l’ac­com­pa­gnant jusque dans une petite ville du nord-ouest des Yve­lines, Lom­moye, à deux pas de la limite du dépar­te­ment de l’Eure. L’his­toire de cette ville dans mon cœur, c’est sim­ple­ment l’en­droit où j’al­lais par­fois en vacances avec mes grands-parents chez mon arrière-grand-père qui vivait là dans une petite mai­son, où je pas­sais le plus clair de mon temps dans le jar­di­net à dépla­cer de la terre dans une brouette bleue claire entre les nains de jar­din. Il y a avait un oiseau en céra­mique posé sur la télé­vi­sion, une petite fenêtre don­nant sur l’al­lée, et trois fois rien. Une autre pièce avec un grand lit et une armoire, un appen­tis où un tas de char­bon fai­sait le nid des arai­gnées, et puis cette odeur si par­ti­cu­lière que mon esprit a gar­dé très pré­sente. Mon grand-père m’emmenait pêcher dans un petit étang, près d’un lavoir où per­sonne ne venait plus laver son linge depuis long­temps. Il m’emmenait aus­si en forêt pour cueillir des girolles et des cèpes gros comme des assiettes à des­sert, avec nos bottes en caou­tchouc et nos bâtons de pèlerins.

Lommoye (Yvelines) - l'étang et le lavoir

Avec ma grand-mère, nous sommes allés déjeu­ner à Bon­nières et sur la route, en reve­nant, j’ai trou­vé une bou­che­rie, tou­jours ouverte au lieu-dit Le bout aux épines, à l’angle de deux routes. Nous sommes allés voir la mai­son de son père, puis la tombe de mes arrières-grands-parents et enfin, nous sommes allés voir Gene­viève, Nel­ly et Gil­bert, frère et sœurs vivant là dans une petite mai­son don­nant sur la route, où le temps s’est arrê­té, où kiki la poule donne des œufs dans une cour ver­doyante, où la vie semble simple mais pas pour autant sans dif­fi­cul­tés. C’é­tait un moment joyeux, mais aus­si un moment émou­vant, un de ces moments de nos­tal­gie qui nous relient au pas­sé et qui n’ap­par­tient qu’à soi…

Cli­quez sur l’i­mage pour voir le dia­po­ra­ma, accom­pa­gné de la chan­son d’A­gnès Obél, Over the hill

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Expo­si­tion au Louvre: Chypre, entre Byzance et l’Occident

Saint Mammès chevauchant le lion. Icône, Paphos, Musée byzantin © Paphos, Musée byzantin Une autre expo­si­tion pour laquelle il ne reste plus beau­coup de temps et qui exhibe quelques objets signi­fi­ca­tifs d’une longue période allant du IVème au XVIème siècle, d’une his­toire reli­gieuse de l’île qui a long­temps vécu sous influence, notam­ment sous le règne des Lusignan.
Construite chro­no­lo­gi­que­ment à par­tir des pre­miers temps de la chré­tien­té, lorsque l’Em­pire Romain d’O­rient est encore aux rênes de ce qu’on appelle l’Em­pire Byzan­tin jus­qu’à la conquête de l’île par la marine otto­mane, on per­çoit au tra­vers de cette expo­si­tion les dif­fé­rents mou­ve­ments d’une his­toire poli­tique tour­men­tée, suc­ces­si­ve­ment colo­ni­sée par toutes les puis­sances en pré­sence sur le pour­tour médi­ter­ra­néen (Arabes, Croi­sés, Véni­tiens, Turcs…), mais sur­tout que Chypre a été le foyer, et cela aus­si en rai­son de son sta­tut insu­laire, d’une grande spi­ri­tua­li­té, tiraillée entre ses ori­gines ortho­doxes et catho­liques tout au long des trois siècles pen­dant les­quels les Lusi­gnan feront de Chypre leur jar­din pri­vé. Cette spi­ri­tua­li­té s’ac­com­pagne d’une longue tra­di­tion archi­tec­tu­rale et de créa­tion artis­tique influen­cée par les habi­tants suc­ces­sifs de l’île.
De très belles icônes res­ca­pées de l’é­poque ico­no­claste conservent encore des cou­leurs d’une puis­sance sans égale. On pour­ra ain­si s’ex­ta­sier devant une icône haute de plus d’un mètre rela­tant les épi­sodes de la vie de Saint-Nico­las (pro­ve­nant de Saint-Nico­las-du-Toit, expo­sée d’or­di­naire au musée byzan­tin de Nicosie)

 

Ce sera éga­le­ment l’oc­ca­sion de voir un très beau livre qui ne sort que rare­ment de la BNF, le Thea­trum orbis ter­ra­rum d’Abra­ham Orte­lius, ain­si que le très énig­ma­tique Codex Magius. (more…)

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Les der­nières années de Raphaël au Louvre

Les der­nières années de Raphaël au Louvre

Raphaël (Raffaello Sanzio) - La donna velata (détail) - La dame voilée (1516 - 82cm x 61cm)

Pour quelques jours encore, Raphaël est au Louvre, le Raphaël des der­nières années. Fina­le­ment, c’est un Raphaël d’a­te­lier plus qu’un Raphaël inti­miste, en par­tie parce que le peintre connaît un suc­cès d’es­time incom­pa­rable et qu’il doit hono­rer nombre de ses com­mandes, mais tout est là, la com­po­si­tion, le trai­te­ment de la lumière, l’au­dace des pos­tures… Les plus grands repré­sen­tants de son ate­lier sont en bonne place ; on ver­ra ain­si Giu­lio Roma­no (Giu­lio di Pie­tro de’ Gia­nuz­zi), l’a­mi cher et Gio­van Fran­ces­co Pen­ni, le dis­ciple, avec des œuvres hau­te­ment signi­fi­ca­tives. (more…)

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Dans la vapeur blanche des jours sans vent

Il se passe quelque chose. Quel­qu’un avec qui j’ai affaire en ce moment me disait « quand il ne se passe rien, c’est que quelque chose de nou­veau est en ger­mi­na­tion, c’est là que naissent les évé­ne­ments. » Les révo­lu­tions naissent ain­si. Ce qui se pré­pare à l’heure actuelle, c’est mon car­net de voyage en Tur­quie, les douces heures chaudes pas­sées dans la four­naise de l’é­té sur ce long par­cours qui m’a mené d’İst­anb­ul à Kaş, puis de Kaş à Pata­ra sur l’an­tique che­min des Lyciens que par­cou­rut en son temps Paul de Tarse, puis de Pata­ra à Üçhi­sar au cœur d’un des foyers les plus anciens de la reli­gion chré­tienne, pour finir par retour­ner à İst­anb­ul où le rama­dan tou­chait à sa fin. Retour sur un par­cours riche de sens, de décou­vertes et de ren­contres. Très bientôt.

Lever de soleil en Cappadoce

Lever de soleil sur la Cappadoce,
15 août 2012
Alti­tude au des­sus du niveau du sol: 1000m

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