Mémoires euro­péennes du goulag

C’est une époque dont on parle avec éloi­gne­ment car si peu de choses nous y ren­voient direc­te­ment, une frac­ture du temps aus­si dou­lou­reuse que la Shoah mais dont on témoigne moins car ceux qui en sont reve­nus n’en ont pas for­cé­ment fait état — il fal­lait bien oublier. Cette période fait par­tie des heures sombres de l’Eu­rope, entre 1939 et 1953 où l’en envoyait des inno­cents (ou dis­si­dents, mais quelle est la dif­fé­rence ?) “dans les mines de sel”, “en Sibé­rie”, à “Arkhan­gelsk”, des noms de lieux qui son­naient comme des châ­ti­ments du juge­ment der­nier. Russes, Polo­nais, res­sor­tis­sants des anciens pays baltes annexés par la Rus­sie Sovié­tique, Tad­jidks, Mol­daves, Bié­lo­russes ou Ukrai­niens, Ouz­beks ou Kaza­khs autre­fois tous réunis sous la même ban­nière rouge tachée d’une fau­cille et d’un mar­teau, sans dis­tinc­tion, étaient envoyés dans ces camps de la mort sta­li­niens dont on a été jus­qu’à nier l’exis­tence ; les gou­lags.

Jonas Žemai­tis-Vytau­tas, géné­ral des par­ti­sans avec ses com­pa­gnons d’armes,
autour de 1948.

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