Auto­chromes du musée Albert Kahn

L’année der­nière, avec mon fils et ma grand-mère, nous sommes allés visi­ter le musée Albert Kahn, ou plu­tôt les superbes jar­dins du musée, car si l’in­té­rêt de cette rési­dence située en bord de seine à Bou­logne-Billan­court réside prin­ci­pa­le­ment dans les jar­dins agen­cés par le ban­quier alsa­cien, c’est aus­si une des plus grandes col­lec­tions d’auto­chromes avec plus de 72 000 pièces conser­vées dans cette ins­ti­tu­tion. La librai­rie du musée per­met d’a­che­ter des tirages d’art de ces petits bijoux qui font des pho­to­graphes de l’é­poque de véri­tables artistes qui ont su don­ner ses lettres de noblesse à cet art jeune qu’est la pho­to­gra­phie, des tirages en cou­leurs, abso­lu­ment émou­vants de par leur âge et leur précision.

Vieille mai­son,
Le Caire, 1914,
Auguste Léon, inv. A 3 067

Porte de la tour du Jas­min au fort Rouge,
Agra, Inde, 1913,
Sté­phane Pas­set, inv. A 4 235

Fayz Bey el-Azm, un com­pa­gnon de l’é­mir Fayçal,
Quwei­ra, mars 1918,
Paul Cas­tel­nau, inv. A 15 506

Prêtre en tenue d’of­fi­ciant dans le temple jaïn de Hathi Singh,
Ahme­da­bad, Inde, 20 décembre 1913,
Sté­phane Pas­set, inv. A 4 177

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La soli­tude de Saint-Kilda

Si la tra­ver­sée de l’At­lan­tique jus­qu’à ce petit archi­pel est si hasar­deuse et ne peut se faire que lorsque le vent souffle nord-est, c’est que Saint-Kil­da se trouve à soixante bons kilo­mètres des Hébrides exté­rieures, déjà à l’é­cart de l’ex­trême nord du nord de l’É­cosse, autant dire au bord du monde connu…
En 1876, les seize cabanes en pierre sèche (clei­tan), les trois mai­sons et l’é­glise qui com­posent les seules traces de vies humaines sur l’île mau­dite d’Hir­ta sont déser­tées… Tous les habi­tants ont fui une étrange malé­dic­tion qui tuait tous les nou­veaux-nés dans les pre­miers jours de leur vie ter­restre. Héri­tage consan­guin, nour­ri­ture trop amère ou asphyxie due à la tourbe ? D’autre disent que c’est un châ­ti­ment divin… Éle­veurs de mou­ton, agri­cul­teurs ou exploi­tants d’œufs marins, tous ont per­dus la foi en leur île et l’ont aban­don­né aux flots et aux vents…

Loca­li­sa­tion d’Hir­ta sur Google maps. Pour en savoir plus, Atlas des îles aban­don­nées par Judith Scha­lans­ky, édi­tions Arthaud.

Hirta, St Kilda

1860 Village, Hirta

Village Bay, Hirta

Feral Soay sheep 2

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Der­rière les jalis du mau­so­lée d’Itimâd-ud-Daulâ

Dans la ville d’Agrâ, connue pour abri­ter sur son ter­ri­toire le superbe Taj Mahal, se trouve un élé­gant bâti­ment de marbre blanc flan­qué de quatre tours hexa­go­nales d’en­vi­ron treize mètres de haut, bâti sur un socle car­ré posé sur la rive gauche de la rivière Yamu­nâ. Ce mau­so­lée, construit par la fille de Mîrzâ Ghiyâs Beg (grand-père de Arju­mand Bânu Begam, plus connue sous le nom de Mum­tâz Mahal), qui avait pris le titre de pilier de l’é­tat (Iti­mâd-ud-Dau­lâ — اعتماد الدولہ کا مقبرہ) au dix-sep­tième siècle, est consi­dé­ré comme le pre­mier exemple d’ar­chi­tec­ture moghole(1). On estime sou­vent qu’il est le brouillon du Taj Mahal dans richesse orne­men­tale et la beau­té du bâti­ment est sou­te­nue par les jalis(2), des écrans de marbre fine­ment cise­lés confé­rant à l’in­té­rieur une ambiance fan­to­ma­tique lorsque la lumière y pénètre et par l’in­clu­sion de pierre semi-pré­cieuses dans les pan­neaux de marbre blanc à la finesse remarquable.

Itimad-ud-Daulah's Tomb - detail
Jali screen and decorated spandrels. IMG_7999
Itimad-ud-daulah's Tomb
Itimad Ud Daulah

Loca­li­sa­tion du mau­so­lée d’I­ti­mâd-ud-Dau­lâ sur Google Maps.

Notes:
1 — Le peuple moghol des­cend de Tamer­lan, de tra­di­tion tur­co-mon­gole et per­sa­ni­sé
2 — Le jali le plus célèbre est celui de la mos­quée Sid­di Saiyyed à Ahme­da­bad, au Guja­rat. C’est une ver­sion indienne du mou­cha­ra­bieh (maš­rabīya, مشربية) arabe.

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Un éclair de génie dans les chants d’oi­seaux de Wim Mertens

Often a bird…

[audio:oftenabird.xol]

Win Mer­tens est un com­po­si­teur belge (j’au­rais pu dire fla­mand, mais je n’a­vais pas envie) dans la veine mini­ma­liste ouverte par Phi­lip Glass et Arvo Part. Auteur pro­li­fique, il est l’ar­ché­type de l’ar­tiste pro­téi­forme tou­chant à tout. Diplô­mé de sciences poli­tiques, pro­duc­teur, musi­co­logue, il com­pose tous azi­muts pour la publi­ci­té, pour des pièces de théâtre ou pour le cinéma.
A écou­ter en fer­mer les yeux, un peu fort, avec l’es­prit qui vaga­bonde un peu au-delà de tout ce qui est connu…

Struggle for pleasure..

[audio:struggleforpleasure.xol] Read more

Antoine avec de l’encre

Des des­sins, des cro­quis, un geste simple et effi­cace et de l’encre de Chine, c’est une recette qui réus­sit spec­ta­cu­lai­re­ment à Antoine with ink qui met en scène avec une par­fait sobrié­té ses cro­quis par­tiels. Il se dégage de ce tra­vail une cer­taine force de carac­tère et il en res­sort une vision apai­sée de la ville. Du beau bou­lot à regar­der sans modération.

Lille

Antoine with ink.

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