Le coin des petits trucs pas impor­tants à savoir mais quand-même, ça fait tou­jours du bien #2 : la cotte

Ce matin, nous par­lons de la cotte de maille pour une rai­son qui tient à un doute qui m’a pris tan­dis que, au cours de cette semaine,  j’é­tais en train d’é­crire une pro­cé­dure dans laquelle je disais com­ment rédi­ger un devis avec une cote de 5%. En écri­vant ceci, j’ai été pris dans un affreux tour­billon où se sont mêlés la cote, la cotte, les “quotes” sans plus savoir ce que je devais écrire. Pris de panique, je me suis ren­du sur Wik­tio­na­ry et j’y ai trou­vé des infor­ma­tions tout à fait fas­ci­nantes sur un homo­phone de ce mot qui, sachez-le, s’é­crit cote. Mais ce n’est pas ce terme issu de l’é­co­no­mie qui nous inté­resse, mais cotte.

Le mot vient du bas latin cot­ta, cot­tus, du fran­cique kot­ta issu du ger­ma­nique koz­zo (« man­teau de laine »). Une autre piste fait venir le mot de cutis, (« peau ») ; on retrouve éga­le­ment les ori­gines de ce mot dans le gaé­lique cot et en ita­lien cot­ta. Par­mi les déri­vés du mot ini­tial cotte, on trouve cotillon et sur­cot. On retrouve le mot cotte dans nombre d’i­diomes, à com­men­cer évi­dem­ment par le coat anglais, Kutt et Kit­tel en alle­mand, cot en cata­lan, cota en espa­gnol, cota en por­tu­gais, cote en wallon.
Le terme lui-même désigne plu­sieurs choses:

  1. (Vieilli) Jupe. 
    • … J’ai encore un demi-ceint, deux cottes, Une robe de serge, un cha­pe­ron, deux bas, Trois che­mises de lin, six mou­choirs, deux rabats. — (Abbé Mathu­rin Régnier, Sat. XI.)
  2. (Vieilli) Jupe de pay­sanne, plis­sée par le haut à la ceinture. 
    • Tenez, voi­là votre cou­ronne, ren­dez-moi ma cotte grise. — (Fran­çois de Sali­gnac de la Mothe Féne­lon, XIX, 5.)
  3. Blouse courte ou pan­ta­lon de tra­vail por­té par les ouvriers.
  4. (Char­cu­te­rie) Boyau de porc qui forme la saucisse.
  5. (Zoo­lo­gie) Chabot.

On ima­gine sans dif­fi­cul­tés pour­quoi un gou­jat déci­da un jour de don­ner à la gaine de la sau­cisse le nom d’un vête­ment fémi­nin (je le répète : gou­jat !). De la même manière le point numé­ro 5 n’a rien à voir avec une pré­sen­ta­trice d’é­mis­sion poli­tique, mais est un pois­son d’eau douce à la peau noire,  ou éven­tuel­le­ment un cor­dage uti­li­sé pour les échafaudages.

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