Cette ville est un autre monde, dedans, un monde florissant (4ème partie)
En étudiant les visages de Paris à travers l’histoire, depuis les prémisses de son existence, avant même que Paris ne soit Lutèce(1), lorsque le Parisis, bassin limoneux fertile de la vallée séquanienne était exploité par les Parisii(2) pour sa pierre, son calcaire blanc que l’on trouve jusque dans les murs du château de Versailles, et cela jusqu’à nos jours, on voit tout à coup se dessiner l’organisation d’une ville autour de son centre, établi autour des anciens thermes de Cluny et de l’île de la Cité. Il en aura fallu de l’audace pour s’installer sur cette grande île au milieu du fleuve, à une époque où le génie civil n’était pas vraiment au faîte de sa gloire et où le fleuve était régulièrement pris dans les glaces qui en fondant détruisaient avec une impressionnante constance les ponts de bois, et cela jusqu’au XVIè siècle. Mais le lieu revêtait un caractère stratégique particulier et bien vite l’endroit fut construit, fortifié et placé au centre de la vie de cette nouvelle ville. Son emplacement sur le fleuve en fit vite un lieu de passage privilégié tout d’abord pour le commerce fluvial. De riches marchands trouvent leur compte dans cette activité et les industriels tirent parti du flux de la Bièvre pour établir mégisseries, tanneries et autres activités textiles. Les ponts sont mis à profit pour la construction de moulins qui fourniront la farine nécessaire à la cuisson du pain au four banal (le four est à l’époque centralisé pour des questions d’imposition, et le plus connu se trouvait alors… rue du Four). Également, la présence des ponts permet de renforcer les échanges entre le nord et le sud et hostelleries et auberges font leur beurre avec les commerçants et les voyageurs de passage. La vie prend forme et très vite Paris devient la plus grande ville du monde occidental.
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