À la faveur des jours pas­sés au jardin

Un jar­din n’est pas qu’un simple car­ré de ver­dure coin­cé entre les murs d’une ville. Cloi­son­né à la cam­pagne, il perd de son charme et méri­te­rait de vivre à l’ex­té­rieur de ses bar­rières, de pro­lon­ger les lignes des val­lon­ne­ments alen­tour, de se fondre dans la même matière que celle dont il vient, la terre. Dans la ville, il a du mal à vivre, se trouve for­cé­ment confi­né dans des espaces res­treints, bor­né par des clô­tures, murs de par­paings ou treillages ser­rés. J’ai pas­sé beau­coup de temps dans le jar­din de mes grands-parents, entre les arbres frui­tiers pas tou­jours très pro­li­fiques et tous les petits arbustes que mon grand-père pre­nait un malin plai­sir à nom­mer par leur nom latin ; Coto­neas­ter, Vibur­num ou Ker­ria japo­ni­ca dont j’ai fait de mul­tiples bou­tures, et le très majes­tueux Jas­mi­num nudi­flo­rum qu’il avait plan­té pour moi et qui cou­rait sur la treille du grand mur blanc.

Jardin Albert Kahn

La jar­din est l’âme d’une mai­son, il lui donne sa vie et son carac­tère, sa sub­stance et la beau­té de son port. Mais c’est aus­si une lieu de flâ­ne­rie dans lequel on peut se plaire à se perdre lors­qu’il est suf­fi­sam­ment grand pour cela. Les jar­dins du musée Albert Kahn, per­dus près des grands axes de cir­cu­la­tion à Bou­logne-Billan­court, pré­sentent plu­sieurs jar­dins façon­nés avec goût, un jar­din et un vil­lage japo­nais, un jar­din anglais, un fran­çais et plu­sieurs autres par­ties très arbo­rées comme la forêt des Vosges, dont l’an­cien pro­prié­taire des lieux était originaire.

Jardin Albert Kahn

Un lieu de paix et d’har­mo­nie, où il fait bon se poser quelques ins­tants pour écou­ter le vent dans les saules, se poser sur un banc, vaciller quelques ins­tants ou s’en­dor­mir au chant des merles… Où j’ai emme­né mon fils et ma grand-mère, pour une balade comme au bon vieux temps.
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