Ragnheiður Gröndal, l’âme islandaise
Trouver de nouvelles musiques, de nouvelles sonorités, des artistes confidentiels qui n’en méritent pas moins de parvenir jusqu’à nos oreilles parfois désenchantées tient parfois du miracle, dans un univers où les majors se plaignent de la chute des ventes de disques alors qu’ils ne sont plus capables de produire des artistes de qualité.
Aussi, j’ai malgré tous les écueils en travers de ma route réussi à trouver cette pépite : Ragnheiður Gröndal est une chanteuse folk islandaise née en 1984 qui a entre autres commis ce superbe album au nom imprononçable: Þjóðlög.
Cet album est une plongée dans l’univers fleuri et froid des sagas islandaises puisqu’elle nous gratifie là d’un florilège des plus belles chansons traditionnelles islandaises, dans une langue qui a su rester vivante malgré le fait qu’elle n’intègre absolument aucun influence de l’extérieur. Depuis le XVIIIè siècle, les autorités font en sorte de contrôler l’intégrité de cette langue dérivée du norrois en chargeant écrivains et linguistes de créer les termes relatifs aux nouveaux concepts. Fait étonnant, la domination danoise de ce pays entre 1380 et 1918 n’a en rien entaché l’islandais de mots d’autres origines et aujourd’hui encore, les Islandais s’emploient à refaire vivre des mots tombés en désuétude. L’islandais n’est langue officielle de l’Islande que depuis 1944.
L’islandais comporte deux caractères et deux phonèmes inconnus de la langue française :
- Ð, ð (eð, eth) équivaut au th anglais dans that /ð/ ; sa translittération conventionnelle en français est dh
- Þ, þ (nommée þorn, thorn) équivaut au th anglais dans both /θ/ ; sa translittération conventionnelle en français est th (Source Wikipedia)