Jab­ber­wo­cky ou Bredoulocheux ?

Il y a quelques années de cela, Hen­ri Pari­sot, grand ami d’Anto­nin Artaud, tra­dui­sait le célèbre poème de Lewis Car­roll, Jab­ber­wo­cky, et en don­na cer­tai­ne­ment la meilleure transcription:

Il était reve­neure; les slic­tueux toves
Sur l’al­louinde gyraient et vriblaient;
Tout fli­vo­reux vaguaient les borogoves;
Les ver­chons four­gus bourniflaient.

«Au Bre­dou­lochs prends bien garde, mon fils!
A sa griffe qui mord, à sa gueule qui happe!
Gare l’oi­seau Jeub­Jeub, et laisse
En paix le fru­mieux, le fatal Pinçmacaque!»

Le jeune homme, ayant ceint sa vor­pa­line épée,
Long­temps cher­chait le monstre manxiquais,
Puis, arri­vé près de l’arbre Tépé,
Pour réflé­chir un ins­tant s’arrêtait.

Or, tan­dis qu’il lour­mait de suf­fèches pensées,
Le Bre­dou­lochs, l’oeil flamboyant,
Rugi­ni­flant par le bois touffeté,
Arri­vait en barigoulant!

Une, deux! une, deux! Ful­gu­rant, d’outre en outre,
Le glaive vor­pa­lin perce et tranche : flac-vlan!
Il ter­rasse la bête et, bran­dis­sant sa tête,
Il s’en retourne, galomphant.

«Tu as tué le Bredoulochs!
Dans mes bras, mon fils rayonnois!
O jour fra­bleux! cal­louh! calloc!»
Le vieux glouf­fait de joie.

Il était reve­neure; les slic­tueux toves
Sur l’al­louinde gyraient et vriblaient;
Tout fli­vo­reux vaguaient les borogoves;
Les ver­chons four­gus bourniflaient.

D’autres tra­duc­tions ici et une liste assez impres­sion­nante sur ce site.

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