Nadav Kan­der, au bord du monde

Les pho­tos de Nadav Kan­der sont un réel choc ; pas tant par sa tech­nique mais par les his­toires qu’il raconte. A contre-cou­rant d’un Ste­phen Shore ou de l’Ecole de Düs­sel­dorf que l’on peut par­fois consi­dé­rer comme des pay­sa­gistes (sans conno­ta­tion néga­tive), Kan­der parle de pay­sages au cœur duquel vivent les hommes et dans les­quels on les voit habi­ter les lieux, même si ce qui est repré­sen­té est à l’o­rée de l’ère post-indus­trielle, for­cé­ment déshumanisant.
Notam­ment dans sa série Yangtze, on a l’im­pres­sion d’une Chine qui vend son âme sur l’au­tel de la tech­no­lo­gie, du gigan­tisme et de l’in­dus­tria­li­sa­tion, des pay­sages de soli­tude dans les­quels mal­gré les cadrages larges, on y trouve des humains à l’é­troit, ou mal placées.
God’s coun­try est une série énig­ma­tique et étrange, qui parle du désert amé­ri­cain et de sa soli­tude encore une fois.
Il y a tou­jours plus ou moins quel­qu’un dans ses pho­to­gra­phies, mais loin d’être un sou­hait d’a­ni­ma­tion de ces images, c’est tou­jours pour rap­pe­ler — car même lors­qu’il n’y a per­sonne, la pré­sence humaine est évo­quée — que ce sont his­toires de gens que racontent les lieux de désertion.

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